Soalara Sud-Toliara - Six victimes dans un naufrage de pirogues transporteurs


Une pirogue transportant des passagers et des marchandises s’est renversée samedi matin, à 2km de Soalara-Sud, à destination de Toliara. Des personnes restent introuvables. Des familles des victimes entendent porter plainte. Ils étaient trente deux personnes à bord d’une pirogue à moteur de 8m sur 0,70m, selon les sources officielles. Il y eut deux pirogues au départ de la commune de Soalara-Sud, située à 26km au sud de Toliara sur le littoral, samedi dernier. Des témoins racontent que l’une, avec une trentaine de passagers a rencontré un certain problème, à seulement 50m du départ et a rebroussé chemin. Mais l’autre est déjà partie loin, surchargée. La météo n’était pas clémente en raison d’une forte houle australe annoncée pour les côtes Sud de Madagascar. « En confrontation avec le vent et la mer perturbée, les balanciers de la pirogue se sont cassés et la pirogue s’est renversée. La plupart d’entre nous, avons pu nous accrocher à la pirogue, d’autres sur des bidons jaunes » raconte un passager rescapé. L’accident s’est passé vers 6h 30 du matin. La vedette rapide de l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) est venue au secours des naufragés vers 7h 30. L’entité avance trois personnes décédées, dont une femme de 52 ans et deux enfants en bas âge, et trois autres personnes disparues sur les trente-deux passagers à bord. « Il y eut le commandant de la vedette et deux autres personnes membres de l’équipage, deux gendarmes, un secouriste marin et le maire de la commune de Soalara-Sud, à bord de la petite vedette Norma, de l’APMF » explique l’entité, et c’est ainsi la raison pour laquelle des journalistes ne pouvaient monter à bord pour couvrir l’événement. Sans permis Des passagers racontent qu’ils étaient trente-huit à bord de la pirogue avec des marchandises, essentiellement des cageots, des bidons vides et des effets personnels. D’après certains d’entre eux, il y a eu beaucoup plus de personnes disparues. Une personne de 23 ans, morte noyée, n’est pas mentionnée dans la liste des victimes partagée par l’APMF. « Ma nièce ne figure pas dans la liste des décédés alors qu’elle est morte noyée. Alors que nous sommes dans les préparatifs de son enterrement » explique un membre de la famille de la personne décédée non déclarée officiellement. Cette source ajoute que les victimes sont plus nombreuses, entre neuf et onze personnes, selon leur estimation. Et d’ajouter qu’une plainte collective de la part des familles des victimes se concocte. Mais à qui incombe la faute ? « Cette embarcation n’a pas de permis de navigation, ni assurance, ni aucun autre document attestant qu’elle a une activité de transport de personnes. Dans pareils cas, ce sont les chefs fokontany, les maires et les forces de l’ordre de la localité qui effectuent le contrôle au départ des embarcations » explique le directeur régional de l’APMF à Toliara. Ces pirogues assuraient au début le transport des marchandises mais sont devenues incontournables dans la région pour assurer la liaison des personnes avec Toliara. Le maire de Soalara Sud réplique alors qu’en effet, c’est la responsabilité de la police communale de les contrôler. « Il est difficile d’évaluer la quantité de marchandises autorisées à bord. Et il n’est pas non plus possible de dire aux passagers de ne pas emmener ceci ou cela. Le nombre de passagers à transporter dépend aussi surtout du propriétaire ou du pilote de l’embarcation. Il faut savoir qu’à part les pirogues à moteur et le bac Fiavota, il n’y a pas d’autres moyens de rejoindre Toliara, sinon aller en voiture et faire un détour à Betioky sur 282km » se justifie Joffelin, maire de Soalara-Sud.
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