Antonio Sanchez-Benedito - « Il y a toujours des possibilités de crise »


Interviewé par RFI, l'ambassadeur de l'UE confie que « des incertitudes et des doutes existent toujours », quant à la conjoncture malgache. Doutes et incertitudes. Ces deux mots pourraient résumer le ton des réponses d'Antonio Sanchez-Benedito, ambassadeur de l'Union européenne (UE), dans son interview sur Radio France inter- nationale (RFI), dimanche. Bien qu'ayant essayé d'affirmer un optimisme à toute épreuve quant à la conjoncture post-Transition à Mada­gascar, certaines réponses du numéro un de la représentation diplomatique de l'UE dans la Grande île trahit une certaine crainte quant à une stabilité durable. Parlant d'une nécessité de renforcer les acquis démocratiques à l'issue des élections de sortie de crise, pour « redonner de l'espoir à la population, à la communauté internationale, aux opérateurs privés et investisseurs », l'ambassadeur européen déclare : « (…)  il y a des incertitudes. Car la sécurité juridique n'est pas assurée. Il y a toujours cette possibilité de crise dans l'ambiance et qui font qu'ils ont des doutes ». Dans ses réponses, Antonio Sanchez-Benedito confie que « les attentes », de la communauté internationale, notamment, à l'issue de la sortie de crise, « ne sont qu'en partie réalisées ». Il affirme, toutefois, que les partenaires internationaux de la Grande île « ne sont pas déçus », de la situation post-Transition. Parmi ces « attentes », non concrétisées, abordées durant l'interview publiée dimanche, figure la lutte contre la corruption. Apaisement Se réjouissant de la détermination affirmée des tenants du pouvoir à lutter contre la corruption, le diplomate ajoute, pourtant : « nous attendons que cette déclaration soit accompagnée d'une volonté forte (…) pour avoir des résultats concrets. Il y a des stratégies, des lois et des organes, maintenant, il faut les appuyer pour qu'ils fassent leur travail ». Le représentant européen déplore, notamment, qu'« il y ait des dossiers qui sont fréquemment bloqués », après les investigations du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco). Concernant l'inefficacité  de la lutte contre la corruption, l'ambassadeur évoque « une défaillance du système judiciaire, qui favorise les vindictes populaires et le manque de confiance vis-à-vis de la justice et de l'autorité étatique ». Questionné sur le sujet par la correspondante de RFI,  l’ambassadeur a fait écho à l'appel à l'apaisement et la stabilité martelé par le pouvoir depuis quelques jours. Garry Fabrice Ranaivoson
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