Consommation - Légère décrue des prix du riz local


Sans être une tendance définitive, un léger recul du prix au kilo du riz local commence à s’amorcer. Même si tout peut aller dans un sens ou dans l’autre, il s’agit d’une bonne occasion à saisir. L’heure de la période de la grande récolte du riz a sonné. Comme l’atteste le recrutement des moissonneurs à Ambatondrazaka et Amparafaravola, deux des greniers à riz du pays, par le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, MAEP. Ces « migrants », qui viennent souvent des régions de Vakinankaratra et de la Haute Matsiatra, vont être payés de 70 000 à 100 000 ariary à l’hectare, selon l’avis d’appel à manifestation d’intérêt du MAEP. Mais déjà les prix au kilo des variétés de riz local, le « Makalioka » et le « Vary gasy », amorcent une légère décrue. De 3000 vers les 2700 et même 2500 ariary. « Quoique nous sommes encore loin des 1500 ariary de l’année passée, ces prix soulagent un peu les portefeuilles des ménages à faible revenu. Au moins, il n’est pas nécessaire de faire la queue à l’aube pour acheter cette denrée alimentaire de base comme aux pires moments des années socialistes ou lors de la crise mondiale de 2004 » se console un père de famille de quatre membres. Lors du grand oral au palais d’Iavoloha de dimanche soir, en direct à la télévision nationale, la ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Lantosoa Rakotomalala, avait évoqué cette éventualité. Tout en faisant remarquer « que le Makalioka passe pour être du riz de luxe pour la majorité des Malgaches. Le produit de référence est celui qui inonde le marché ». Il s’agit, peut-être, du riz importé en masse par l’État. Vendu à 2500 ariary le kilo. Visant à percuter les manœuvres spéculatives qui consistent à constituer des stocks fictifs. À écouler plus tard. Trou d’air En parallèle, avec le ministère de l’Économie et des finances, son département a fait l’inventaire et le recensement des collecteurs professionnels. Afin de séparer le bon grain de l’ivraie. L’entrée sur le circuit de distribution des « mpijirika » a été souvent dénoncée comme étant la principale cause de la hausse des prix du riz aux consommateurs finaux, sans profiter aux riziculteurs. Pour l’huile de table, tout aussi nécessaire tous les jours, dont les prix de certaines marques frôlent les 9000 ariary la bouteille cachetée d’un litre, Lantosoa Rakotomalala impute cette flambée au contexte international qui prévaut. « La tonne est passée de 628 à 1200 dollars. 80% de progression en somme. S’y ajoutent le surcoût du fret et les surenchères sur les conteneurs à cause de la crise sanitaire mondiale. Ce concours de circonstances a conduit à cette situation vécue au quotidien par les consommateurs finaux » révèle-t-elle. Quand bien même un producteur local possède un stock suffisant pour couvrir les besoins nationaux. Par contre, au registre des performances de son département, elle se félicite que « malgré l’effet dévastateur de la crise sanitaire, le marché domestique des PPN a été ravitaillé sans interruption. Aucune pénurie n’a été constatée. Et des inspecteurs du commerce ont pu démasquer et punir ceux qui voulaient tirer profit de ces difficultés pour s’enrichir indûment ». Ces contrôles inopinés se poursuivent dans les six régions mises sous cloche. Ceci étant, les dernières estimations de l’INSTAT concluent que « ces augmentations, conséquentes certes, circonscrites dans quelques régions, n’ont pas eu trop d’impact sur le taux d’inflation en glissement mensuel ou annuel. Qui reste autour des 7%. » Par définition, une moyenne des variations des indices des prix à la consommation, IPC. Certes, il existe plus qu’une petite différence entre les calculs souvent fastidieux du taux d’inflation, par les composantes du panier de la ménagère, et la valse des étiquettes des épiceries des quartiers. Mais beaucoup de foyers ont ressenti un véritable « trou d’air » dans leur budget familial par ces charges supplétives inattendues. En outre, le gel des prix du carburant qui va fêter bientôt ses deux ans d’application, un record mondial absolu, ne semble plus un paramètre déterminant pour juguler la spirale inflationniste à partir de ces « coûts de pompe ». Mais ce statu quo, bénéfique aux uns et trop long pour les autres, va-t-il s’inscrire dans la durée?
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