Législatives - La CENI tente de quadriller la campagne


Un rappel des règles régissant la campagne électorale a été fait par la CENI, hier. Pour baliser tout éventuel excès, elle recommande l’application des sanctions légales. Balisage. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), a marqué le début de la période officielle de la campagne pour les législatives par un rappel des règles. Durant une conférence de presse à Nanisana, hier, le respect des normes régissant la propagande a été martelé. D’entrée, Thierry Rakoto­narivo, vice-président de la CENI, qui a conduit la conférence de presse d’hier, a rappelé « les principes fondamentaux », régissant la campagne électorale. Prévus par la loi organique sur le régime général des élections et des référendums, il s’agit, entre autres, de préserver l’unité nationale, la neutralité de l’administration, l’impartialité des services publics, l’équité et l’égalité des chances entre tous les candidats, ainsi que, la préservation de l’ordre public. Le commissaire électoral a mis l’accent sur les principes de neutralité, d’impartialité et d’équité. « Nous demandons solennellement à ceux qui sont concernés, à tous les candidats et responsables étatiques de respecter les principes de neutralité de l’administration et d’impartialité des services publics, de respecter la loi, ne pas dévoyer le choix des électeurs ou imposer leur choix (…) », déclare Thierry Rako­tonarivo. Spots refusés Le vice-président de la CENI, ajoute que « le simple fait d’utiliser le nom d’un responsable étatique équivaut à l’utilisation des moyens d’État ». Il a alors, été demandé aux candidats « de retourner dans la légalité et d’arrêter l’usage de responsable étatique », dans leur campagne. Selon les explications d’hier, des spots de campagne qui mettraient en avant le soutien d’un responsable étatique envers un candidat auraient été refusés par la Commission électorale. Le non respect de la neutralité et de l’impartialité peut entraîner l’annulation des voix obtenues par un candidat. Les déclarations du commissaire électoral semblent, toutefois, détonner d’un avis de la Haute cour constitutionnelle (HCC), du 28 mars, sur l’usage du nom de Andry Rajoelina, président de la République, dans la dénomination d’une coalition politique. En réponse à une requête du chef de l’État, la Cour a expliqué que l’usage du nom du président de la Répu­blique dans la dénomination d’une coalition politique ne constitue pas une entrave à la Constitution. « Le choix de cette dénomination est librement consenti par les membres de ce groupement politique qui ont bien voulu exprimer leur soutien à l’endroit du Président de la République et pour permettre aux électeurs d’identifier les candidats décidés à soutenir la politique générale de l’État (…) », a-t-elle indiqué. Questionné sur le sujet, le vice président Rakoto­narivo a basé la position de la CENI sur des questions terminologiques et de tournure de phrase. « Dire que l’on soutient la politique du Président, ou que l’on soutient le pouvoir est autorisé. C’est le fait pour un candidat de dire qu’il est présenté ou soutenu par le président de la République, qui est illégal. Pareillement, un responsable étatique ne peut pas dire qu’il soutient ou présente un candidat », indique le commissaire électoral. Sur ce point, le mal a, toutefois, déjà été fait durant la précampagne. Des ministres ont déjà affirmé leur soutien à un candidat lors de la cérémonie où ils ont été présentés. Des prétendants à la députation ont surfé sur les tournées présidentielles, collant aux talons du chef de l’État durant des cérémonies d’inauguration. Le Président, lors de la cérémonie de présentation du bilan de ses cent premiers jours de mandat, a fait entendre qu’il préférerait travailler avec des députés soutenant son programme. La CENI, hier, a insisté sur le respect des règles de campagne et a encouragé tous ceux en droit d’intenter des démarches contentieuses de le faire s’ils constatent des irrégularités. « Les sanctions prévues par la loi contre les infractions électorales n’ont jamais été appliquées. Il est temps d’y remédier », affirme Thierry Rakoto­narivo. Des sanctions qui pourraient être infligées à la moitié des huit-cent dix candidats n’ayant pas encore désigné leur trésorier de campagne.  
Plus récente Plus ancienne