Santé - Les sages-femmes en nombre insuffisant


De nombreuses femmes des zones enclavées sont poussées à consulter des matrones pour accoucher. Le sous effectif et le manque de centres de santé en sont les raisons principales. Besoin d'accès aux soins. La plupart des femmes, surtout dans les zones enclavées se fient aux matrones. Le sous-effectif des sages-femmes en est une des raisons d'après Jeannette Rasoanivo, présidente de l'association des sages-femmes d'Analamanga, lors de la célébration de la journée mondiale des sages-femmes à Analamanga, samedi. « Beaucoup de sages-femmes ne disposent pas de matériel adéquat pour l’exécution de leur travail. Le nombre de personnel également n'est pas suffisant pour Madagascar. Dans les zones enclavées, les mères font appel à des matrones. Parfois, il y en a qui exécutent très bien leur mission mais certaines ne sont pas compétentes dans le domaine et manquent d'expertise. Pour devenir sage-femme, il faut étudier pendant des années », explique Jeannette Rasoanivo. Si les normes internationales ont défini un ratio d'une sage-femme pour cinq mille habitants, à Madagascar, le ratio actuel est d'une sage-femme pour seize mille habitants, d’après les statistiques des Fonds des Nations unies pour la population. Dans le cadre de la célébration nationale de cette journée à Toliara, Mamy Lalatiana Andria-manarivo, ministre de la Santé publique a soulevé ce problème et annonce le projet de doubler les salles de formation pour les sages-femmes afin de pallier ce problème de sous-effectif. « A l'heure actuelle, le nombre de sages-femmes reste encore insuffisant, et l'objectif d'ici 2019, est de doubler le nombre de salles de classe dans les centres de formation afin de rendre les sages-femmes plus opérationnelles, en vue d’assurer la qualité des soins pour les mères et les nouveaux-nés », affirme-t-il. Rôle important Une mère qui accouche chez une matrone risque d’être victime d’une hémorragie intense qui peut entrainer le décès, soit de la mère soit de l'enfant, ou les deux. La sensibilisation des mères à consulter des médecins auprès des centres de santé s’avère être l'une des tâches essentielles des sages-femmes. Elles contribuent non seulement à assurer l'accouchement des nouveaux-nés mais surtout à veiller à la santé de la mère et de l'enfant, par la vaccination. Elles deviennent aussi des promoteurs du planning familial et aident à la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles. Les statistiques réalisées par l'Unfpa montre que 87 % des sages-femmes bien formées peuvent fournir plus de 87 % de tous les services de santé sexuelle et reproductive, notamment prendre soins des mères et des bébés pendant la grossesse et lors de l'accouchement, fournir des contra- ceptifs, gérer les infections sexuellement transmissibles y compris le VIH. Si toutes les femmes avaient accès à une sage-femme, 56 % des décès maternels et des nouveaux-nés pourraient être évités. À Madagascar, seule- ment, 44.3 % des accouchements sont assistés par des professionnels de santé qualifiés. Mamisoa Antonia
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