Mascarade


A vos masques, prêts, portez. Au top du starter il y en a beaucoup qui restent aux starting-blocks. Eh oui, dans plusieurs quartiers de la ville, la majorité de la population ne portent pas de masque. C’est désormais un artifice réservé aux bandits. Eh oui, auparavant on fuit ceux qui portent un masque de peur de se faire agresser, aujourd’hui on fuit ceux qui ne portent pas de masque par crainte de contamination. La Covid-19 a chamboulé de fond en comble les manières, les valeurs, la culture. Dans les périphéries de la capitale plus personne ne po r te de masque. C’est le cas à Fenoarivo, Iavoloha, Sabotsy Namehana, Ambohimangakely, Ambohidratrimo... Comme si la région Anala manga était limitée à ces endroits. Ce que laissent d’ailleurs croire les forces de l’ordre en installant les barrages à ces endroits où à proximité. Pourtant les limites d’Analamanga s’étendent à Ampangabe, Ambatomirahavavy, Mandraka, Anjozorobe, Ankazobe. On se demande que vont faire les habitants de Talata Volonondry, d’Ambatofotsy, de Carion, d’Imerintsiatosika, de Mahitsy qui travaillent dans la capitale ou l’inverse. L’erreur a été déjà commise l’année dernière mais elle n’a pas été réparée visiblement. Le port de masque protège le concerné et son entourage. Il peut déranger mais il ne pèse pas une tonne pour qu’on rechigne à le mettre. Mais quand 80% de la population est analphabète selon les chiffres officiels, il est ardu de faire comprendre des choses simples, d’expliquer que la salive peut-être dangereuse. Quand on sait que le port du casque constitue une protection personnelle du motard et non du policier, quand on sait que le préservatif est une protection personnelle et maintenant personnalisée de l’acteur sexuel, mais que les concernés le prennent pour des caprices, on comprend pourquoi on refuse de porter un masque pour une soi-disant maladie des « riches ». Une mascarade en somme. Il est ainsi difficile voire compliqué de gagner cette bataille contre la Covid-19 s’il existe encore une partie de la population qui se met en marge de la campagne nationale de lutte contre cette pandémie. On aura beau vacciner tout le monde, s’il reste quelques écervelés incontrôlables, tous les efforts seront anéantis. À se demander si un confinement total ne serait finalement pas nécessaire coûte que coûte et quoiqu’il en coûte. Les demi-mesures n’ont que des demi-résultats et on risque d’en avoir pour longtemps à l’allure où cette pandémie va. Quand il faut amputer, il faut arrêter avec le placebo ou le paracétamol. Plus on traîne, plus le poids de la crise sanitaire est insupportable. Et quand on a une population indisciplinée et complètement irresponsable, il n’y a qu’une seule manière de gouverner. Le bâton.
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