Haute Cour Constitutionnelle - Le serment avant le nouveau président


Les nouveaux membres de la HCC prêteront serment demain. Après cette cérémonie, les phares de l’opinion publique seront braqués sur l’élection du président de cette institution. Épilogue. Le rendez-vous est fixé pour demain. Les neuf nouveaux membres de la Haute cour constitutionnelle (HCC) entreront officiellement en scène durant une cérémonie solennelle de prestation de serment, à Ambohidahy. Sauf changement, Andry Rajoelina, président de la République, devrait être présent à cette cérémonie d’installation des nouveaux hauts conseillers constitutionnels. Cet événement met définitivement un terme au septennat de Jean Eric Rako­toarisoa, actuel président de la HCC, et consorts. Il donne, par ailleurs, le coup d’envoi du processus d’élection du nouveau numéro un de cette institution. Après le processus de désignation et d’élection des neuf nouveaux membres de l’institution d’Ambohidahy, celui de l’élection du président de la Cour est la prochaine saga qui tiendra en haleine les observateurs politiques. Car, bien qu’il s’agisse d’une institution judiciaire, les enjeux politiques vaudront leur pesant d’or dans l’élection du ou de la nouvelle Boss de la Haute cour constitutionnelle. Sauf dans les cas de vacance pour démission, décès, ou toute autre cause, le président de la HCC est élu durant les sept ans de mandat des membres de l’institution. Le règlement intérieur de la Cour d’Ambo­hidahy prévoit que « dans les huit jours » qui suivent l’installation de ses membres, le doyen d’âge des hauts conseillers convoque ses pairs pour élire le président. Un favori La course pour le siège de numéro un de la Haute cour constitutionnelle sera ouverte après la cérémonie de demain. Pour la précédente équipe de hauts conseillers, il n’y a eu qu’une candidature unique à la présidence de la Cour. L’élection de Jean Eric Rakotoarisoa, en 2014, n’a été qu’une formalité. Étant donné que huit des neuf nouveaux membres de la HCC sont des favoris du sérail du pouvoir, il est probable qu’ils adoptent une ligne commune dans l’élection du président de l’institution. L’éventualité d’une nouvelle candidature unique à la présidence de l’institution d’Ambohidahy n’est ainsi pas à écarter. Diverses hypothèses ont été émises sur le profil du futur numéro un de la HCC. Au regard de la composition de la nouvelle équipe de hauts conseillers constitutionnels, l’opportunité qu’une femme siège à la présidence de l’institution d’Ambohidahy a été soulevée. Il y a, en effet, quatre hommes contre cinq femmes dans la liste des neuf magistrats qui prêteront serment demain. Tous les nouveaux membres de la HCC sont, en effet, issus du corps de la magistrature. Dans ce sens, le système du plus ancien dans le grade est appliqué dans l’élection du président de la Cour. Une règle tacite de mise au sein des différentes juridictions. Ce qui réduirait le nombre de candidats potentiels. Sur les neuf nouveaux membres de l’institution d’Ambohidahy, quatre sont des magistrats de premier grade. Dans la liste des magistrats de premier grade qui siègeront à la HCC, il y a Christiane Vololoniriana Rakotobe Andriamarojaona, nommée par le président de la République. Les deux magistrats élus par le Conseil supérieur de la magistrature sont aussi de premier grade, à savoir Florent Rakotoarisoa et Ger­- maine Bakoly Ratovo­nelinjafy. Le dernier magistrat de premier grade qui siégera à la HCC est William Noelson. Les indiscrétions donnent comme favori au poste de président de la HCC, le magistrat Florent Rakotoa­risoa. Son expérience à l’institution d’Ambohidahy dont il a déjà été membre, ainsi que le fait qu’il ait présidé le comité consultatif chargé de la rédaction de la Consti­tution, plaiderait en sa faveur. L’aisance de cet ancien ministre de l’Intérieur dans les relations publiques et face à la presse pourrait aussi être un atout. D’autres voix susurrent néanmoins que c’est sa proximité avec les tenants du pouvoir qui conforterait le statut de favori de Florent Rakotoarisoa pour succéder à Jean Eric Rakotoarisoa. « Il s’agit d’une juridiction juridico-politique. Elle pourrait ne pas être tenue par la règle du plus ancien dans le grade. Tout dépendra donc du choix de la majorité des membres », avance, toutefois, une source au sein de la magistrature. Une surprise n’est pas à écarter. Seulement, la certitude est que le nouveau boss de la HCC aura, du moins officieusement, l’onction des tenants du pouvoir.
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