Blockchain et cryptomonnaie - L’ère de la transformation


La monnaie virtuelle : un peu d’histoire

L’intégrité est l’un des aspects facilitant la transition vers un environnement nouveau quelle que soit l’activité. Cette idée, qui pourrait être qualifiée d’ancienne en ce qu’elle date des années 1976, a été véhiculée dans le cadre de la création de la monnaie dénationalisée de manière privée. Puisque l’objectif étant d’assurer plus de fiabilité, il a été crucial de mobiliser un système et/ou un mécanisme solide à travers lequel les transa­ctions se feraient avec le maximum de sécurité, de rapidité et de fluidité. C’est ainsi qu’un système horodaté dit « Blockchain » avait vu le jour. Le temps avançait et durant les années 1990, des chercheurs ont perfectionné cette solution en déployant des documents numérisés pour mieux lutter contre l’antidatage et amoindrir les altérations des acteurs dans un mouvement. Cependant, ce protocole tomba dans l’oubli dans le temps avec l’expiration de son brevet en 2004, quatre années avant la création du Bitcoin. Satoshi Nakamoto, une figure parfaite de la génération « millenial », avait repris les choses en main et avait recommencé à se repencher sur la digitalisation du système de paiement. Le leitmotiv essentiel était la liberté et l’autonomie financières. Le « Bitcoin » avait été alors conçu. En termes plus concrets, en mobilisant le protocole blockchain, une monnaie de transaction électronique a été établie pour permettre des paiements en ligne, à la fois, décentralisée et directe « peer to peer » selon le jargon des cryptonautes. Au fil du temps, le « Bitcoin » évolue et jusqu’en 2013, le cours dépassa 1,000 Dollars. Le public, surtout les « Geeks », commençait à s’intéresser à cette devise et des entrepreneurs l’intégraient progressivement dans leur mode de paiement. En 2017, le cours du « Bitcoin » atteignait 19,500 dollars. D’autres monnaies virtuelles, plus de 2 000 monnaies électroniques (l’Ethereum, le Tether, le Ripple, le Litecoin, etc..) sont créées et en circulation avec des spécifications suivant les besoins. C’est ainsi que des produits dérivés naissaient avec ces monnaies, l’Ethereum basé sous son système d’Eth permettait, par exemple, l’usage du « smart contract » appelé contrat intelligent. On peut aussi évoquer l’exemple du « Ripple » sous l’adage « XRP » qui est utilisé dans l’envoi de fond. C’est un mécanisme très apprécié par bon nombres d’acteurs du monde bancaire car il permet la rapidité et la transparence. Par ailleurs, des devises virtuelles comme le Cardano, le Tether US, le Binance Coin, le Stellar, le Dogecoin, le Tezos, le Litecoin, le Z cash, le Dai commencent aussi à circuler et tout cela sur la base de la « Blockchain ».

La technologie « Blockchain » : description sommaire

La notion de « Blockchain » est un concept inséparable de la Cryptomonnaie. La « Blockchain » est considérée comme une révolution pouvant être comparée à l’internet à ses débuts. La création du Web, dans les années 1985, avait comme objectif la libéralisation de l’information et de la communi­cation. Aujourd’hui, plusieurs de nos activités quotidiennes ne peuvent se réaliser sans son existence : usage de l’intelligence artificielle, stockage de documents sur Cloud, Appel Vidéo, Com­mu­nication par internet et par réseaux sociaux, etc... Actuellement, d’autres types de libéralisation sont en vue grâce à la maîtrise du protocole « Blockchain ». Selon Blockchain France, « la Blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations ». Grâce au système web décentralisé, cette technologie permet de rendre les transactions transparentes et traçables sans qu’un organe de régulation et de contrôle centralisé n’intervienne. Couplée avec l’usage de l’internet, la technologie « Blockchain » se déploie avec la signature numérique pour l’identification, la cryptographie asymétrique et le protocole « Peer to Peer », ce dernier débouche sur la disparition du tiers de confiance quotidienne. Afin de mieux gérer les données, un système basé sur la technologie « Blockchain » est doté de messagerie pour le signalement permettant la fonctionnalité cryptographique de manière asymétrique. Les acteurs du système peuvent ainsi envoyer et recevoir des transactions avec l’usage d’une clé publique pour entrer dans le réseau mais ne pourront être anonymes dans leur mouvement que par l’usage d’une clé privée. Tout cela repose sur la participation des utilisateurs afin d’améliorer les collaborations. Pour répondre aux besoins des utilisateurs et assurer plus de valeurs ajoutées, des recherches pour développer le système de décentralisation sont actuellement très poussées. Les dites recherches embrassent le domaine de contrats intelligents ou encore l’implémen­tation d’un nouveau système monétaire en augmentant la fluidité grâce à « l’Internet of Things » ou (IoT) et au « bio hacking ». Avec la vitesse de l’évolution de la technologie, les organisations sont encouragées à expérimenter la décentralisation incluant le principe de la « tokenisation ». Le risque majeur si on résiste à ce mouvement, qui commence à intéresser de plus en plus de masse d’acteurs, est la marginalisation. La « Blockchain » tend de plus en plus à être démocratisée.

La politique et la blockchain

Vulgarisée par le « Bitcoin », bon nombre d’acteurs de la politique mondiale s’intéressent depuis quelques temps à la « Blockchain » et voient dans cette technologie un moyen d’améliorer l’esprit démocratique. Cette technologie est un des atouts pour évaluer et/ou gagner la confiance et atteindre un objectif voulu. Puisque c’est un système basé sur le principe de communauté, les échanges, les informations et en un mot la participation des membres de ladite communauté améliore l’esprit d’appartenance. Tout le monde s’intègre dans le réseau pour faire tourner le système algorithmique. Ils sont dans l’obligation de suivre le protocole prescrit où que l’on soit aux quatre coins du monde à n’importe quel moment. Cela permettrait de connaître l’avis de chacun mais aussi de faciliter la prise de responsabilité si le désaccord naît. Le partage d’informations permettra ainsi de créer une communauté objective : C’est le consensus distribué. À titre d’exemple, la ville de Zoug, située en Suisse et considérée comme la Crypto Valley, se penche sérieusement sur l’utilisation optimale de cette technologie. Le système d’e-voting sous « Blockchain » a été déployé en 2018. L’objectif est d’étendre cette pratique dans toute la Suisse. Cette configuration basée sur un système partagé entre des millions de personnes dans le temps et l’espace serait une innovation face à la méthodologie traditionnelle. Le Danemark fait également participer ses citoyens au processus de gouvernance : chaque citoyen dispose d’une carte d’identité nationale numérique contenant des informations cryptées pour permettre d’identifier le propriétaire. Avec ce niveau de transparence impressionnant, le Danemark démontre la maîtrise de la digitalisation de manière flexible dans sa politique. Ce système permet, en outre, d’effectuer des activités électroniques comme la signature de document, les votes par correspondance. La « Blockchain » est également parmi les technologies utilisées par l’Estonie dans sa politique de digitalisation Etatique(e-estonia) Notons qu’aujourd’hui le système est toujours paramétré sur la méthodologie où on ne peut pas avancer sans l’avis d’une autorité centrale et des intermédiaires consi­dérés facultatifs. D’autres pays sont déjà en cours de réflexion actuellement à l’exemple de la France où les parlementaires ont été saisis depuis 2015 pour étudier toutes les pistes de dépoilement de cette technologie notamment sur le sujet de crypto-actif, la santé ou encore l’administration.

La cryptomonnaie, sa place dans le monde des affaires

La base de tous les dialogues, lorsqu’on fait référence à la monnaie numérique, est habituellement le « Bitcoin ». Il y a lieu de noter que l’évolution du « Bitcoin » est fulgurante en un laps de temps très réduit : allant d’USD 0,001 durant le deuxième semestre de l’année 2009 et atteignant le record de plus d’USD 50,000 la pièce en Février 2021. En évitant les intermédiaires standards du marché monétaire, le « Bitcoin » a été qualifié, par certains acteurs, de monnaie illégale n’ayant pas sa place dans les mouvements financiers. Cependant depuis quelques temps, des agitations surviennent lorsque le pro­priétaire de Tesla, un groupe pesant plus d’USD 800 Milliards, communique dans un Tweet son intérêt pour le « Bitcoin » et projette de faire un investissement d’USD 1,5 Milliards. Cette décision a eu un effet immédiat sur la valeur de ladite monnaie numérique. Ne se limitant pas à cet investissement, le groupe Tesla projette d’accepter le paiement par « Bitcoin » dans l’achat de ses produits afin de faciliter le quotidien de ses clients mais aussi d’anticiper l’avenir sur l’usage de la monnaie numérique par les grandes puissances mondiales. D’autres entreprises ont aussi soulevé leur intérêt à la crypto monnaie notamment Twitter, Goldman Sachs, Facebook qui est toujours dans les dialogues avec sa devise Libra. Les grands cabinets d’audit et de conseil se lancent, eux aussi, à cette course en proposant des services d’accompagnement aux clients désirant utiliser la « Blockchain ». Encore une fois la « Block­chain » étant la technologie utilisée dans ce genre de transactions. Le système décentralisé amène à considérer que le « Bitcoin » est l’or digital de l’actuelle génération. En effet avec une quantité totale de 21 millions de pièces où le dernier jeton sera émis dans les années 2140, le nombre de « Bitcoin » actuellement en circulation dans le monde est estimé aux alentours de 18 millions. Les trois millions restant sont encore en attente et déjà très recherchés par les acteurs de la finance et les grands entrepreneurs. Aux États Unis, plus précisément à San Francisco en raison du nombre important de grandes entreprises à la pointe de la technologie qui y sont regroupées, l’utilisation de la cryptomonnaie pour le paiement ou les changes de devises est très courante. Au Japon, l’un des pays les plus disciplinés mais aussi le plus avancé dans la technologie, le paiement en crypto est accepté. On ne peut, non plus, ignorer le cas de Dubai, le rond-point des affaires dans les Emirats Arabes Unis où l’usage de la cryptomonnaie est possible. Actuellement, pour avoir la confiance de certains clients, certaines transactions financières sont payées par « Bitcoin ». Les pays et les États susmentionnés acceptent déjà le paiement en cryptomonnaie alors que d’autres, comme la Suède par exemple, se lancent dans la phase test pour basculer vers l’usage de la monnaie numérique. Cela sous la technologie « Blockchain » connue sous le terme CDBC « Central Bank Digital Currency » ou monnaie numérique de Banque Centrale pour lutter contre les devises numériques privées.

L’appropriation du système de cryptomonnaie par les institutions financières

L’usage du « Bitcoin » génère, à maintes reprises, la méfiance de la part des institutions financières. Ceci est logique dans la mesure où ce moyen de paiement bouscule les activités financières traditionnelles en termes d’opérations, de normes et de régulation. Par ailleurs, certaines banques centrales commencent à s’intégrer dans le mouvement en émettant une Monnaie Numérique de Banque Centrale « MNBC » dit CDBC ou « Central Bank Digital Currency ». Selon une étude menée par la BRI, 86% des Banques Centrales mènent des travaux de recherche sur le sujet et 60% sont déjà en période d’expérimentation. Plusieurs avis sont émis sur le sujet que cela soit sur la technologie utilisée ou encore le mode opératoire d’utilisation, etc… Les institutions financières mettent l’intérêt des utilisateurs au cœur du processus en avançant que seule une Banque Centrale permet l’accès universel à une monnaie digitale de manière sécurisée et confidentielle. Le défi est donc de taille pour gérer la disparition de la monnaie traditionnelle. De plus, les cryptomonnaies privées envahies le marché mondial en défiant le système transfrontalier (Bitcoin, Ethereum, Dogecoin, Litecoin, Cardano, Tezos, etc..). L’une des Banques Centrales mettant en test actuellement leur monnaie numérique nationale est l’Ukraine sous la Blockchain Stellar. D’autres pays sont également en phase de test comme la Banque Centrale de Lituanie en utilisant la Blockchain NEM. Dans d’autres pays comme le Bahamas par exemple, la monnaie électronique est déjà en phase de déploiement après sa phase test pour l’ensemble de tous ces résidents à ce jour. Le Sand Dollars est émis depuis la fin de l’année 2020. L’objectif était de faciliter l’inclusion financière de la population. D’autres institutions d’autres pays comme la Banque de Canada avec son projet Jasper est en phase de projet et de dialogue. Le même cas est vu à Singapore avec le projet Ubin par l’Autorité Monétaire de Singapore. Madagasikara n’est pas en reste dans cette course à la modernisation, la Banque Centrale de Madagascar a lancé, tout récemment, un appel d’offres sur un projet de conception et d’accompagnement pour l’insertion d’une monnaie numérique, E-Ariary.

L’enseignement de la Blockchain

Pour pouvoir anticiper le changement et développer les compétences des futurs diplômés, les universités n’ont pas raté l’occasion pour former leurs étudiants afin de les préparer à ce nouvel environnement du système de paiement. En effet, des prestigieuses universités donnent actuellement des cours relatives à la technologie « Blockchain » dans leur cursus universitaire. Ce change­ment de paradigme qui était seulement destiné au cursus de l’informatique et des mathématiques approfondies s’immisce maintenant dans le cursus managérial, les études juridiques, financières et économiques. Parmi les universités intégrant la matière « Blockchain » et la cryptomonnaie, on peut citer au niveau des Etats-Unis : les universités de Stanford, de Cornell, d’Harvard, de Princeton ou encore l’Université d’Austin au Texas. Pour la zone Asiatique, les universités de Singapore, de Tokyo proposent également cette matière dans leur parcours universitaire. Cela n’a pas échappé à d’autres établissements des pays de l’Europe à suivre le mouvement : la HEC de Paris propose un cours sur la « Blockchain » et la cryptomonnaie. D’autres universités comme celle de Malte, de Madrid, de Genève ou d’Edimbourg sont également présentes à la course. À part, l’objectif de mise à jour du cursus, la sensibilisation afin de disposer d’un l’état d’esprit infalsifiable et inviolable à travers des ressources numériques est également au cœur de cette innovation. Il est donc sans conteste que plusieurs métiers tradi­tionnels vont disparaître pour laisser la place à de nouveaux qui sont plus adaptés à cette industrie émergente. Il est important de signaler que la technologie « Blockchain » n’est pas uniquement bénéfique qu’aux étudiants, l’Université elle même pourra profiter en la déployant pour le système d’octroi de diplômes e t/ou de certificats. Cela évite la perte de temps et la falsification de diplômes.

Madagasikara face à l’innovation

Connu depuis quelques années mais mise en lumière depuis moins de cinq ans à Madagasikara, la technologie de la « Blockchain » n’est pas encore démocratisée au niveau du grand public. Dans la Grande île, les techniques standards dominent encore le marché malgré l’arrivée d’une nouvelle vague de population et des nouvelles technologies qui évoluent régulièrement. Comme par ailleurs, la méfiance à l’égard de la fiabi­lité et de la sécurité de la monnaie électronique est persistante. Mais malgré cela, les conférences et les partages effectués par les quelques spécialistes en la matière suscitent davantage la curiosité des participants. Des amateurs de tout genre sont toujours ravis de l’existence de ces activités de partage, la preuve est que la jeunesse malgache peut se rivaliser avec les grandes nations de renom. Depuis quelques mois, des start-up naissent avec l’activité de rivaliser le système traditionnel dans les mouvements financiers. La manipulation de fond « Trading » en est une illustration parfaite en offrant un service à très moindre coût sans la nécessité de se déplacer mais juste de posséder un smart phone, une porte feuille virtuelle et une connexion internet. Nous notons au passage qu’il n’y pas que la cryptomonnaie qui doit engendrer l’effervescence, il ne faut pas oublier que la « Blockchain » constitue à elle aussi un élément non négligeable dans le sens où elle accaparera le dixième PIB d’ici 2027 (Source : Forum Economique mondial).

Mots de la fin

Tout a un début, la « Blockchain » en est le reflet comme tant d’autre (Microsoft, Internet, Facebook,…) ; cependant d’autres projets incluant la « Blockchain » mais en version plus puissante sont déjà en cours de réflexion, la transformation est déjà en cours mais invisible. L’histoire nous le dira. - Conférencier Inter­national en Fintech (Blockchain, Crypto­monnaie, Big Data, Gouvernance, Inclu­sion financière, Trading,…) - Ambassadeur de Madagascar au sein de Wallcrypt en tant qu’Expert en Blockchain et son environnement. - Intervenant professionnel spécialisé en Blockchain et en Cryptomonnaie à l’INSCAE - INSCAE Alumni
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