Si précieux bailleurs de fonds


Providentielle et inattendue. Beaucoup n’en reviennent pas de cette générosité financière du Fonds Monétaire International (FMI), souvent si pointilleux sur les critères de performance des pays avec lesquels il collabore. Madagascar a été l’exception qui « confine » la règle. D’autant que l’actuel gouvernement n’a pas encore pu sceller un programme avec le FMI, voilà que la Conseil d’administration de celui-ci décide le décaissement, d’un seul coup, de 166 millions de dollars, un montant arrondi à une unité près. Au titre de la Facilité de crédit rapide, FCR, qui a supplée, au pied levé, la Facilité élargie de crédit, FCE, obtenue par le régime HVM, d’un montant total de 310 millions de dollars. Les experts du FMI savent que l’économie malgache, déjà sous perfusion des subsides internationaux, sans des injections massives de la part des partenaires financiers et techniques, éprouverait d’énormes difficultés à sortir de l’état comateux dans lequel elle vit en quasi-léthargie. Cette manne financière du FMI, comme tant d’autres, va aider le pays à remettre à l’endroit son balance de paiement. Par la mort lente du tourisme et la fermeture des marchés européens et américains aux produits du textile et habillement, la réserve en devise, déjà si fragile, risque de s’effilocher davantage. D’où l’importance de cette intervention surprenante et salutaire du FMI. Ses analystes ont mis entre parenthèses les délicats sujets comme le redressement financier de la Jirama, l’application de la vérité des prix du carburant, dont le statuquo actuel date de juin 2019, le cas délicat d’Air Madagascar, avec ses rares appareils, des tas de ferraille, cloués au sol et la suite du partenariat stratégique avec Air Austral, mise en pointillé. Il reste à attendre que cette largesse du FMI ait des impacts positifs sur la valeur transactionnelle de l’ariary sur le baromètre du Marché interbancaire de devises, MID. Ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé récent. La mise à disposition des huit tranches du FEC n’a pas produit les résultats escomptés. La monnaie nationale s’est dépréciée autant face au dollar que devant l’euro. Une double cotation dénoncée par des « initiés» souhaitant des réformes structurelles du MID. Des vieilles recommandations pouvant être ressuscitées à quelques jours de Pâques.
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