Pauvreté est vice


Ce n’est pas trop tôt. Les pays qualifiés de moins avancés ont enfin osé dénoncer l’injustice dans le fonctionnement du système financier international et qui n’offre qu’une infime perspective de développement. Réunis à Doha, les PMA se sont indignés du cynisme du système financier international. Un système hérité de l’après guerre a travers les accords de Bretton Woods et qui a été à l’origine la création du Fonds monétaire international, usurier des pays pauvres. Vingt- quatre pays ont été classés PMA en 1971 et ils sont quarante-six aujourd’hui dont trent-huit en Afrique. Ils sont censés bénéficier des avantages commerciaux et des facilités pour les aides et financements. Les Seychelles ont réussi à s’en sortir. Le minuscule Bhoutan devrait sortir cette année. Le Bangladesh, le Laos, le Népal, l’Angola, Sao Tomé -et-Principe et les îles Salomon leur emboîteront le pas d’ici 2026. Mais il faut le dire ce n’est pas grâce au soutien des bailleurs de fonds de Bretton Woods. Madagascar a l’ambition affirmée de quitter cette catégorie selon la déclaration de la délégation malgache mais il reste beaucoup de chemin à faire. Classé parmi les cinq pays les plus pauvres au monde, Madagascar faisait des pieds et des mains pour faire partie des Pays pauvres les plus endettés en 1999 pour pouvoir bénéficier d’un financement. Madagascar est une illustration parfaite de l’échec de la politique du système financier international dans l’appui au développement. En quarante ans de perfusion, l’économie malgache n’a jamais réussi à décoller et la pauvreté empire d’une année à l’autre, d’un régime à l’autre. Les subventions allouées par la Banque Mondiale et le FMI n’ont jamais donné les résultats escomptés. Les péripéties naturelles comme le réchauffement climatique et la pandémie de la Covid-19 constituent de beaux prétextes pour expliquer les échecs d’un système inadapté aux pays pauvres , d’un outil de domination du Nord sur le Sud. Les échecs sont souvent mis sur le dos des pays récipiendaires, ce qui n’est pas tout à fait faux avec les détournements, mais rarement sur l’inefficacité du programme proposé. La situation est loin de s’améliorer à en juger le rapport du Pnud publié en février qui révèle que cinquante-deux pays sont soit surendettés soit en voie de surendettement donc en défaut de paiement. On se demande quel écho aura ce coup de semonce des pays moins avancés au niveau des pays riches qui ont royalement snobé ce sommet de Doha. Le Qatar pays hôte était leur seul représentant. Une chose est sûre, si les pays pauvres continuent d’être un fardeau pour l’économie mondiale, ils constituent un danger pour l’humanité. La dégradation de l’environnement, le déséquilibre des échanges, la sous alimentation… peuvent à la longue concerner même les pays nantis si ce n’est déjà le cas. À bon entendeur.
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