ANTSIRANANA - Un dernier hommage à Paul Congo


[caption id="attachment_142617" align="alignleft" width="466"] Le personnel de la Direction régionale de la Communication
et de la Culture.[/caption] Paul Jaoravoana alias Paul Congo, un conteur  très connu dans  le Nord, a rendu l’âme  samedi, à 4 heures du matin à l’âge de 71 ans à son domicile. Il était un passionné et un grand défenseur de la culture Sakalava, Antakarana et Anjoaty. Dans la nuit de vendredi, Paul Jaoravoana alias Paul Congo, selon ses proches, a encore suivi le match opposant les Barea aux joueurs nigériens, pour la troisième place du CHAN. Il a été un peu ému, les dernières minutes de la rencontre qui a failli tourner au vinaigre pour l’équipe nationale. Une des hypothèses avancée pour expliquer cette mort, est qu’il s’agit peut-être d’un arrêt cardiaque. L’annonce de sa mort inattendue a entrainé une vague d’hommages tant dans la société Antsiranaise que dans le milieu culturel. Sa disparition est une perte pour ses proches, certes, mais aussi pour ’humanité. C’est un réservoir de connaissances vivantes et le fidèle témoin d’une époque où la valeur des idées primait sur tout. Il s’en est allé après avoir planté une graine dans l’esprit de chaque enfant et de chaque adulte qui ont eu la chance de l’écouter. Gardien de la tradition orale de la région septentrionale de la Grande ile, ses collègues, ses collaborateurs autant que les membres de sa famille et ses amis ont mis en exergue son départ et sa vie, depuis l'annonce de son décès. Dans les années 1990, Paul Congo était connu pour les histoires et les contes qu’il racontait à la station de la radio nationale et ses antennes régionales. Il a inspiré beaucoup de gens durant ses émissions et ateliers. Une voix « unique », un conteur « exceptionnel », un « grand professionnel de la radio  », mais aussi un homme simple, passionné, accessible. [caption id="attachment_142618" align="alignleft" width="438"] L ‘ensemble des journalistes locaux.[/caption] Le conteur a fait la différence pendant son apparence en public car il ne se sépare pas du bâton du conteur et son « Soubahya », de couleur rouge, comme tenu d’apparat. Il a aussi beaucoup fait dans le milieu de la communication et de la culture, car il a déjà été chef du service de la culture et de la promotion artistique, au sein de la direction interrégionale de la Culture de la région de Diana à certaine époque.En 2016, il a été élevé au grade de Commandeur de l’Ordre national et, en 2018, de Commandeur des Arts, des lettres, et de la culture pour ses précieuses contributions au développement et à la valorisation du « Kabary ». Il a participé à l’édition 1997 des Jeux de la Francophonie, et son génie a été alors récompensé d’une médaille d’or et d’une lettre de reconnaissance du président de la République. Il a été qualifié conteur international. Paul Congo est l’un des fondateurs de la branche du Fimpima ou « Fikambanan’nympikabary malagasy » dans la capitale du Nord. Il est resté président d’honneur de cette association des orateurs jusqu’à son dernier souffle. [caption id="attachment_142616" align="alignright" width="543"] Rinkan Richard, un coéquipier de Paul Congo.[/caption] Gardien de but Outre sa qualité de conteur, Paul Jaoravoana a été également un excellent gardien de but. Il a créé, avec Richard Rinkan, le Club Athletic de Saint-Joseph vers 1968, tous deux ayant été élèves de cette école à l'âge de 15 à 17 ans. Leur équipe a été trois fois championne de Madagascar, dans les manifestations organisées par la Fihezama ou « Fitaizana ny herin’ny zatovo malagasy». Elle est aussi cinq fois championne d’Antsiranana.  « Au début, Paul ne s’intéressait pas du tout au conte. Ce n’est qu'après avoir terminé ses études qu’il a eu cette conversion», témoigne son ami Richard Rinkan. La dépouille de Paul Congo a été installée, dimanche, au gymnase couvert d'Antsiranana pour un dernier hommage. Hier, les Antsiranais sont venus pour lui faire leurs adieux. La veillée a débuté par une messe, suivie d’une animation des artistes locaux. Une cérémonie officielle d’hommage régional s’est aussi déroulée avant le départ de sa dépouille pour son village natal à Antsakoa­manondro, à Ambanja. C’est là qu’il sera enterré mercredi prochain. [caption id="attachment_142619" align="aligncenter" width="1201"] Famille du défunt.[/caption]  
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