Conjoncture - La relance économique au creux de la vague


Les diverses averses et intempéries de ces derniers jours risquent de détourner la relance économique de sa trajectoire initiale. Les bailleurs de fonds, comme toujours, sont sollicités. AIDES massives et impromptues aux sinistrés. Dont le nombre augmente au fil du mauvais temps. Pour qu’ils puissent renforcer leurs capacités de résilience. Réhabilitations ou reconstructions des infrastructures publiques (routes nationales, écoles, centres de santé de base, bâtiments administratifs…) endommagés par le passage des cyclones Ana et Batsirai. Sans être dans le secret des dieux, il est facile d’imaginer les préoccupations gouvernementales du moment. Ce qui va laisser de côté des dossiers économiques tout aussi importants. P ou r ne ci te r que l a refonte du Code minier. Alors que beaucoup pensent que ce cadre légal peut apporter des bénéfices énormes à l’économie nationale. Il s’agit d’un secteur dominé par des milliers d'exploitants évoluant dans l’informel. Et ces contours flous sur les réformes attendues peuvent aussi mettre en doute l’image attractive du pays vis-à-vis des investisseurs étrangers désireux de venir. Alors que des pays comme le Botswana, par exemple, ont pu fonder leur émergence économique sur les seules exploitations et exportations du diamant. Madagascar possède une multitude de ressources minières, souvent mises au profit des trafics illicites aux bénéfices d’autres pays. Contradictions « Les remarques que nous avons formulées, dans leur globalité, ont été d’ordre fiscal. Nous comprenons l’attente de l’Etat par rapport à l’augmentation des contributions venant du secteur minier au Produit intérieur brut, PIB. Encore assez faible. Par contre, il serait aussi nuisible et néfaste que des dispositions des réformes aillent à contre-courant de nos activités. Et deviennent, à la longue, une source supplémentaire de fragilisation de notre secteur”, soutient un entrepreneur minier dans la légalité, constatant des contradictions dans les dernières propositions ministérielles. Il rappelait alors que « cet avant-projet de loi prévoit l’introduction d’une notion de partage de production à hauteur de 20%. C’est une forme de fiscalité déguisée qui consiste à payer à l’Etat malgache l’équivalent de 20% de la valeur de production » déplore-t-il. Il énumère aussi d'éventuelles modifications du taux des ristournes et des redevances soutirées des activités minières. Aujourd’hui à 2% qui seront revues à 4%. Et, dans la foulée, la possible création d’un Fonds minier national souverain. Prévu à être financé par les compagnies minières à hauteur de 500 000 dollars par permis d’exploitation et 50 000 dollars par permis de recherche. Sans parler des frais d’administration minière et toutes les impositions de droit commun. Les sinistres en cascades doivent servir de supports pour des lendemains meilleurs. S’apitoyer sur le mauvais sort ferait perdre du temps dans la course au développement.
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