Trafic d'Or aux Comores - Les trois suspects en détention préventive


La procédure d’extradition des Malgaches arrêtés avec 49 kilos d’or aux Comores est enclenchée. Ils ont été placés en détention préventive dans l’archipel, mercredi. Nous ne lâcherons pas l’affaire”. Ces mots sont de Herilaza Imbiki, ministre de la Justice. Des mots dits concernant l’extradition des personnes suspectées de trafic d’or, en détention à l’étranger, et sur le rapatriement des cargaisons de métaux précieux saisis. Durant une conférence de presse, hier, au ministère de la Justice, à Faravohitra, le Garde des Sceaux de la République a indiqué que les trois présumés contrebandiers d’or arrêtés à Moroni, le 28 décembre, dont deux Malgaches, ont été placés en détention préventive, mercredi. “Nous ne lâcherons pas l’affaire. Nous ferons ce qu’il faudra afin que ceux qui sont présumés avoir perpétré des actes illégaux soient extradés et pour que les richesses nationales soient rapatriées. Nous voulons qu’ils soient jugés à Madagascar”, déclare le ministre. Les mots de Herilaza Imbiki concernent à la fois l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis à Johannesburg, en décembre 2020, et celle dernièrement des 49 kilos d’or saisis à Moroni. Des Malgaches ont été arrêtés lors de ces deux faits. Trois sont en détention préventive en Afrique du Sud, depuis près d’un an. Deux viennent d’être placés en détention provisoire à leur tour, aux Comores. A s’en tenir aux explications des autorités judiciaires, l’extradition de ces présumés trafiquants permettra une avancée importante de l’enquête dans la Grande île. Cela fait près d’un an que Madagascar attend toujours la réponse sud-africaine concernant la demande d’extradition des trois larrons empêtrés dans l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis à Johannesburg. L’absence d’accord bilatéral de coopération judiciaire entre les deux pays pourrait expliquer ce marasme procédurier. A entendre les explications d’hier, à Faravohitra, les négociations avec les autorités comoriennes devraient se décanter rapidement. Selon les explications de Salohy Norotiana Randrianarisoa, directrice générale des affaires judiciaires, de la recherche et des réformes auprès du ministère de la Justice, une convention bilatérale entre Madagascar et les Comores, signée le 12 novembre 1976, a été activée dans le cadre de l’affaire des 49 kilos d’or saisis à Moroni. Cet acte prévoit “une procédure d’extradition simplifiée”. Quid du rapatriement de l’or Le ministre de la Justice souligne que, dès le lendemain de l’annonce de la saisie des 49 kilos d’or et l’arrestation des trois présumés contrebandiers, dont deux Malgaches, une procédure de demande d’extradition a été enclenchée. “Dans le courant du 29 et du 31 décembre, le ministère des Affaires étrangères et les autorités judiciaires comoriennes ont reçu les dossiers de demande d’extradition”, soutient Herilaza Imbiki. Il ajoute, néanmoins que “la procédure simplifiée ne veut pas dire qu’il n’y a pas de procédure à respecter”. En substance, la procédure d’extradition ne commence concrètement qu’une fois l’affaire prise en main par la justice. Pour ce cas ci, cela a démarré mercredi. La Gazette des Comores a annoncé qu’une délégation conduite par Herilaza Imbiki était attendu dans l’archipel, hier après-midi, pour négocier l’extradition des deux Malgaches. “Je suis ici en conférence de presse. Je crois que ça répond à votre question”, réplique Herilaza Imbiki, interrogé sur ce déplacement prévu pour les Comores. Ce déplacement a, pourtant, déjà fait l’objet d’un échange de note entre le ministère des Affaires étrangères des deux pays. La raison de changement de programme n’a pas été donnée. Le ministre n’a, toutefois, pas formellement écarté le fait que ce déplacement était prévu ou se fera dans les prochains jours. En vertu du principe de la réciprocité, l’extradition des deux Malgaches a de grandes chances de se faire, toutefois. A un moment donné, Madagascar a déjà accepté l’extradition d’un fugitif comorien. Comme le martèle Solofohery Razafindrakoto, procureur du second degré du Pôle anti -corruption (PAC ), d’Antananarivo, l’audition de Faizara Pacheco Azali et Stenny Andrianantenainambinitsoa, les deux présumés trafiquants détenus aux Comores, “fera avancer l’enquête et permettra de répondre à diverses questions”. Présumés s’être exilés à l’étranger, les deux accusés aux Comores, sont également, recherchés dans l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis en Afrique du Sud et dont la destination est Dubaï. Les enquêteurs estiment qu’ils font partie du réseau qui a orchestré cette exportation illicite. Le même réseau pourrait avoir récidivé dans l’affaire Comores, bien que ces éléments soient sous la coupe d’avis de recherche. “L’enquête déterminera si cet or vient de Madagascar ou non. Si ces personnes ont réellement fait le va et vient à Madagascar ou pas”, indique le ministre Imbiki. Avec l'extradition des deux larrons des Comores, la justice malgache pourrait faire d’une pierre deux coups et donner en même temps, un coup de fouet à l’enquête sur l’or saisi à Johannesburg. Une question s’impose cependant, sur le sort des 49 kilos d’or. Hier, le ministre de la Justice a préféré rester prudent sur la question de l’origine des métaux précieux. Pourtant selon La Gazette des Comores, la note verbale sur l’arrivée de la délégation malgache fait part “d’or sorti illicitement du territoire malgache”
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