Haute ville - L’évacuation reste inévitable


Les drapeaux sont hissés sur les zones fortement à risque. Les habitants des flancs des collines de Tsimialonjafy Manjakamiadana sont plongés dans leurs activités quotidiennes alors que l’évacuation est imminente. Une journée après la pose des drapeaux rouges, signes de danger imminent, la vie des habitants reprend son cours normal au pied de la Haute ville. Pour Edmond Rakotomandimby, habitant du fokontany Tsimialonjafy, le travail de fabrication de guitare continue malgré le danger qui guette. «J’habite ici depuis 1972. J’ai grandi dans ce quartier et nous sommes une famille composée de plus d’une dizaine de personnes dans le voisinage. On ne peut pas partir du jour au lendemain puisque l’atelier et la maison familiale se trouvent à cet endroit », indique-t-il. Dans sa petite maison, Edmond vit avec sa femme et ses enfants, une famille qui compte cinq personnes. A entendre le chef de famille, ils ne sont pas près de plier bagage sauf une mesure d’accompagnement venant des autorités. «On ne peut pas laisser tout cela derrière nous. Les mesures prises par les autorités devraient avoir des mesures d’accompagnement», ajoute-t-il. Le père de famille exige qu'on prenne en compte la situation sanitaire dans le pays. Préparatifs Pourtant les indicateurs de danger sont apparents dans les fokontany concernés. A quelques mètres de la maison d’Edmond, un écoulement inhabituel d’eau est visible sur les rochers. «Les indicateurs d’alerte locale montrent que le sol pourrait s’écrouler à tout moment. La pluie incessante constitue le facteur déclencheur d’un glissement de terrain ou d’un éboulement de roche. L’écoulement d’eau dans les rochers démontre que le sol en haut des rochers devient humide», explique le Docteur Lala Andriamirado, technicien au sein du BNGRC, avant-hier. Les responsables au niveau des fokontany s’activent dans les préparatifs. C’est le cas dans le fokontany Tsimialonjafy et le fokontany de Manjakamiadana. «Nous collaborons avec le BNGRC dans les différents préparatifs mais également dans la sensibilisation des habitants. Notre porte reste ouverte depuis 8h jusqu’à 16h30 l’après-midi. Les habitants se réfugient pour la plupart dans leurs familles respectives à chaque saison de pluie. Les hommes surveillent les maisons et les femmes et enfants partent vers leurs proches», indique Chantal Andriamasy, adjointe du président du fokontany Tsiamialonjafy.  Près de 1 580 toits devront donc être évacués au bas de la colline de Manjakamiadana. 470 toits sont directement menacés par l’éboulement des rochers et le glissement de terrain dans le versant Ouest, tandis que 1 110 toits s’exposent au danger dans le versant Est. Pour le BNGRC, l’évacuation manu militari sera effectuée lorsque l’alerte n’est plus respectée par les habitants.
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