Remaniement du Gouvernement - Le compte à rebours commence


Le premier gouvernement Ntsay aura un an le 24 janvier. Son contrat programme fixé par le président de la République aura expiré. Des évaluations devraient aboutir à un remaniement. On ne change pas une équipe qui gagne ou on reprend les mêmes et on recommence ou tout le monde descend ou que les coupables ou incapables lèvent le doigt. Voilà plusieurs formules qui peuvent conclure l’évaluation des dix-neuf membres du gouvernement, sur vingt-deux au départ par le président de la République Andry Rajoelina à l’issue d’un an d’exercice au cours duquel ils étaient censés concrétiser un contrat programme. Seront-ils donc tous reconduits pour un nouveau contrat programme de la même durée ou ceux dont l’essai n’a pas été concluant seront-ils remis à leur famille ? On le saura peut-être après le 24 janvier ou pas. Il se pourrait bien que l’évaluation soit positive pour toute l’équipe gouvernementale auquel cas un remaniement est inutile. Mais le fait est, qu’en un an, trois membres ont déjà remis leur tablier dont deux limogés et le troisième ayant préféré se présenter aux communales. Il s’agit de Madeleine Félicité Rejo Fienena ministre de l’Enseignement supérieur écartée en juillet 2019, de Vonjy Andriamanga ministre de l’énergie, de l’eau et des hydrocarbures éjecté en octobre 2019 après la pénurie de carburant, le délestage et les coupures d’eau. Quant à Naina Andriantsitohaina, futur maire d’Antananarivo, il a quitté le gouvernement après avoir déposé sa candidature aux élections communales. Nouveau souffle L’évaluation concerne donc dix-neuf rescapés. Il n’y a pas que les compétences et les performances qui entreront en ligne de compte. Le gouvernement souffre cruellement et visiblement d’un manque d’esprit d’équipe avec des éléments disparates. Un toilettage permettra à Rajoelina de ressouder le gouvernement et de le fortifier pour cette année de concrétisation du velirano. « Quand on construit une maison, on commence d’abord par la fondation, ensuite on enchaîne avec les murs pour terminer par les toits. On n’a le droit d’y habiter que quand tout est fini », a-t-il souligné dans son message de vœux à la nation pour faire comprendre que tout ne peut pas se faire en un an. Des projets ont été entamés, l’année dernière, comme la route Ambilobe-Vohemar, la RN 44 Moramanga-Ambaton­drazaka, le canal des Pangalanes alors que, cette semaine, débutent les travaux de rénovation du stade dé Mahamasina. Les travaux durent quelques années. Néanmoins, on a vu que Rajoelina ne s’embarrassait pas de scrupules quand il fallait se débarrasser des maillons faibles. Cela pourrait être encore le cas. Plusieurs départements n’ont pas donné satisfaction à l’image de la Justice toujours marquée par la corruption et la surpopulation des prisons, de l’éducation nationale minée par la fuite de sujets au baccalauréat et le faible taux de réussite aux examens, de l’Enseignement supérieur et des recherches scientifiques incapables de résoudre les problèmes récurrents des étudiants et des enseignants chercheurs, de l’Environnement secoué par l’incendie de quelques réserves protégées, des Finances et de l’économie, de la Fonction publique, de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat trop apathique, des Mines et des ressources stratégiques ...Le seul département irréprochable reste le sport, du moins au niveau des performances. Les sportifs ont brillé dans diverses compétitions internationales mais le point culminant aura été l’excellent parcours des Barea à la Can 2019. Mais il y a des lacunes dans d’autres aspects. D’un autre côté, il faut également tenir compte de l’angle politique et de l’équilibre politique du gouvernement. Il ne faut pas donner la proie pour l’ombre et se faire des adversaires pour grossir les rangs de l’opposition. Il est de notoriété publique que tout politicien écarté de l’appareil gouvernemental est un opposant en puissance. Cela dit, le gouvernement a besoin d’un souffle nouveau pour que le TGV puisse enclencher la vitesse de croisière. Un retard à l’allumage a hypothéqué le début de certains projets à l’image de Tanà-Masoandro compromis par une mauvaise approche. La partie n’a pas été abandonnée mais il va falloir trouver les bonnes têtes pour mener la locomotive à la gare.
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