Conjoncture - La FJKM réclame « la vérité »


Une sortie qui sème un doute. Le président de l’église FJKM a fait une déclaration face à la conjoncture postélectorale et demande des résultats véridiques. Vérité ». Ce mot est le leitmotiv des débats politiques de ces deniers jours. Dans une déclaration faite, samedi, le pasteur Ami Irako Andriamahazosoa, président de l’église réformée de Madagascar (FJKM), a mis l’accent sur « la vérité », s’adressant, notamment, à la Haute cour constitutionnelle (HCC). Reprenant des versets bibliques, le pasteur Andriamahazosoa déclare, « le regard de tous les Malgaches se tourne vers vous, vous membres de la Haute cour constitutionnelle. (…) Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert. Ne redoutez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent pas tuer l’âme. Redoutez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps en enfer ». Toujours en reprenant des versets de l’évangile et à l’endroit de la HCC, le président de l’église FJKM ajoute, « seule la vérité relèvera le pays. Les résultats de l’élection conformes à la vérité que vous allez proclamer conduira Madagascar, à l’émergence et fera que la population ne vivra pas deux fois les ténèbres, ni de pauvreté qui s’ajoutera à la pauvreté ». Selon son entrée en matière, la déclaration faite par le pasteur Andriamahazosoa, samedi, est d’abord pour formuler ses vœux du Nouvel An aux fidèles FJKM et à l’ensemble de la population. Comme il l’indique, il s’agit, également, d’un appel à la raison vu la conjoncture traversée par le pays. Une situation où l’attitude et les mots de chaque acteur étatique et politique majeur sont, toutefois, décortiqués. Coïncidence étant le président de l’une des quatre confessions au sein de l’influente Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), la sortie médiatique du pasteur Andriamahazosoa n’a pas laissé de marbre l’opinion publique. Le camp Ravalomanana, qui martèle « la recherche de la vérité », comme leitmotiv de la manifestation populaire postélectorale qu’il peine à mobiliser, a jubilé, samedi, à l’écoute de la déclaration du président de la FJKM. Les médias, partisans du candidat numéro 25, justement, ont été les premiers à diffuser largement la déclaration du pasteur Andriamhazosoa. En face, des membres de l’écurie du candidat Andry Rajoelina, accusés de « fraude », par leur adversaire ont réagi avec véhémence ou raillerie, selon le cas, à la sortie médiatique du président de la FJKM. La neutralité politique de l’église réformée de Madagascar, dans cette dernière ligne droite de la course à la magistrature suprême est remise en cause par certains fidèles du camp des Oranges. Il fut un temps, en effet, où l’église FJKM était fortement réputée comme l’un des principaux soutiens de Marc Ravalomanana, du temps où il était Président de la République. Des doutes que pouvait confirmer l’élection du fondateur de l’empire TIKO, à la vice-présidence de la FJKM. Cette prise de partie était relativement marquée durant la crise de 2009, et la Transition. A son arrivée à la présidence de la FJKM, en septembre 2016, les premiers mots du pasteur Andria-mahazosoa ont, toutefois, été « prenez garde de ne pas faire de l’église un instrument politique ». Un message adressé aux acteurs politiques. La coïncidence de sa déclaration et la concordance des mots utilisés par le président de la FJKM, avec les intentions de revendications populaires actuelles, motivent des interrogations. Le FFKM et la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), ont, toutefois, déjà utilisé le mot « vérité », dans des déclarations faites avant la proclamation des résultats définitifs du premier tour, en novembre. Le FFKM avait demandé à la HCC d’établir la vérité des urnes. La CEM a demandé aux fidèles de « préserver la vérité ».
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