Start-up - Des idées foisonnent


Un changement de mentalité. Si aux premières années de l’indépendance, et même auparavant, l’idéal pour les jeunes malgaches était de devenir fonctionnaire, médecin ou instituteur, aujourd’hui ils aspirent à créer leur propre entreprise. Travailler pour soi et non pas pour les autres. Des concours ont été organisés pour primer et récompenser les meilleures idées ou les meilleurs entrepreneurs déjà en activités. Des structures d’accompagnement sur le plan financier ont vu le jour sous forme de crowdfunding. Des incubateurs offrent des conditions de travail adéquates pour l’éclosion de nouveaux talents. Mais ceux et celles qui ont lancé leur start-up, souvent à peine sortis de l’adolescence, ont pu se faire un en place au soleil, dans cette nouvelle configuration de l’entreprenariat des temps modernes, utilisant les subtilités des nouvelles technologies. Des pionniers malgaches en la matière ont déjà écrit leurs noms et prénoms en lettre d’or sur le continent africain et même dans le monde. Mais beaucoup n’ont pas eu la même réussite. Ils ont eu des difficultés, par exemple, à honorer les échéances des prêts bancaires. Souvent mis à disposition avec des taux d’intérêt rédhibitoires. Un des handicaps pour les initiatives en herbe. Le « Projet Fiahriana » initié par le président de la république Andry Rajoelina, d’un montant total de 50 millions de dollars, a été mis en place pour combler ces lacunes sur le plan des financements. D’autres structures, associant des établissements financiers, offrent aussi des possibilités d’emprunt sur des propositions qui méritent d’être soutenues. Une solution au chômage qui frappe la jeunesse. A condition de réussir dans la vie d’une en treprise privée. Et, peut-être, un coup de pouce pour la relance de l’économe globale, étouffée par le coronavirus. Nous vous proposons un échantillon de success story de start-up made in Madagascar. Des exemples à suivre pour les « aventuriers » du monde des affaires.

Entrepreneuriat - Les jeunes apôtres Malgaches des nouvelles technologies

Ils sont jeunes, la vingtaine insolente pour certains d’entre eux. Ils ont tous un point commun: ils pensent que c’est dans les nouvelles technologies que Madagascar trouvera son salut. Stem for good est une pépinière de leaders technologiques et scientifiques. Par l’apprentissage collectif nous encourageons à adopter la voie entrepreneuriale dans le sens des sciences et technologies. Nous dispensons également des formations payantes, mais gratuites en informatique pour les enfants de 7 à 14 ans. Nous faisons ce genre d’activités depuis cinq ans et avons formé près de 4000 enfants. Nous avons été contactés par la Nasa, la US Navy qui initient le First Global challenge. Lors de notre première participation en 2017, qui a été également la première édition internationale de l’évènement, nous avons ramené à Madagascar la médaille de bronze, dans la catégorie International Journey. C’est-à-dire ceux qui ont fait voyager l’idée, qui ont fait la promotion, la vulgarisation de la robotique dans leur pays. Les nouvelles technologies ce n’est plus le monde de demain. Les jeunes malgaches ont une prédisposition naturelle pour les matières scientifiques et technologiques. Ce sont eux qui proposent des solutions. Madagascar rencontre encore de nombreux problèmes. Voilà pourquoi nous orientons les jeunes vers ces disciplines. Le pays a besoin de ces pépinières parce que nous devons saisir l’opportunité, pour ne pas rester d’éternels suiveurs, de simples utilisateurs de technologie et non pas des créateurs. Madagascar peut très bien être un fournisseur mondial de logiciel. Greentsika est une société investie dans la collecte des déchets. Jusqu’ici nous travaillons essentiellement sur Tuléar, la première ville de Madagascar possédant une structure permettant le recyclage des déchets. C’est à dire que des structures existent comme Madacompost à Majunga ou Le relais à Fianarantsoa, mais Toliara a dédié un site spécifique pour ce genre d’activité. L’initiative et la prise en charge reviennent à une organisation non gouvernementale allemande. Ils sont en charge de la gestion de déchets solides. Donc ils ont amorcé le mouvement puis Greentsika est venue tout naturellement. Greentsika actuellement c’est 1300 clients sur toute la ville de Toliara, 7500 personnes au total dont les déchets sont collectés, une vingtaine d’employés. Greentsika est un cleantech , cela veut dire que l’on s’occupe de la propreté mais le service est entièrement basé sur l’utilisation des nouvelles technologies. Nous utilisons la technologie du code barre par exemple pour vérifier si le ménage a payé son abonnement ou pas. Nous établissons également un système de traçage pour savoir si les employés ont effectivement accompli leur travail, et c’est également basé sur le suivi en temps réel par GPS. Greentsika a également développé en interne un système de paiement J’ai 23 ans. Mon père est Français, ma mère Malgache et je suis né à Madagascar. J’ai grandi ici. J’ai quitté Madagascar à 17 ans pour étudier le commerce au Canada. Au bout de mes cinq années d’études, la question fatidique: est-ce que je reste ou pas? Choisir le confort occidental ou faire quelque chose qui nous prend à l’intérieur, avec un projet plus grand que çà? Créer et avoir un vrai impact. Je n’ai pas hésité longtemps. Je suis rentré au lendemain de mon dernier examen. Il faut lancer la révolution verte du pays. Bôndy veut dire un million en malgache. Nous voulons planter un million d’arbres en une journée en un seul en droit. A travers cet évènement, nous voudrions acquérir la visibilité nécessaire pour entretenir notre projet sur le long terme. Transformer l’île rouge en île verte c’est notre vision. Cela en impliquant à chaque fois la population locale. Nous invitons, encourageons les entreprises, le secteur privé, à financer les plants en échange d’un service de consultation RSE. Donc c’est du B to B. Nous mettons en valeur l’impact de leurs actions. Nous voulons être des créateurs d’impacts pour créer l’effet boule de neige. Nous voulons que ce soit la jeunesse malgache qui initie la révolution verte de ce pays. Je suis persuadé qu’investir dans l’environnement est porteur. C’est un secteur d’avenir. Cela va devenir un secteur clé. Une analyse toute simple : l’accroissement démographique est mondial alors que les ressources naturelles diminuent. D’ici quelques dizaines d’années les ressources fores­tières seront des ressources stra­tégiques que les pays se disputeront comme ils le font actuellement avec le pétrole. C’est difficile à imaginer aujourd’hui parce qu’on prend les forêts pour acquises. Mais demain, c’est un secteur qui vaudra de l’or.. Je trouve formidable cette volonté du régime actuel de se tourner vers les jeunes, notamment le projet Fihariana qui aura permis aux jeunes d’exprimer leurs idées et de les réaliser. Les jeunes ont réellement besoin de personnes, d’entités qui soutiennent leurs projets. Ils ont également besoin d’être en contact avec les partenaires financiers, mais aussi d’être rassemblés dans un incubateur.
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