Commerce international - ANMCC, une institution saluée au niveau continental


Durant son intervention lors d’un atelier d’échange sur les perspectives pour l’Afrique australe dans le cadre du commerce multilatéral, le directeur exécutif du Trade Law Center (TRALAC) Trudi Hartzenberg, a particulièrement salué la mise en place de l’Autorité nationale de mesures correctives commerciales (ANMCC) dans un pays comme Madagascar. D’après elle, c’est un parfait exemple sur le fait qu’un pays pauvre peut mettre en place des outils pour affronter le commerce international. Tralac est une société indépendante à but non lucratif qui mène des recherches approfondies sur des questions de droit commercial international. Sa mission est notamment d’aider les pays d’Afrique orientale et australe à améliorer leurs résultats commerciaux et à faire en sorte que le commerce contribue au développement dans le cadre d'un système de gouvernance du commerce international fondé sur des règles. Équilibre Bien que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ait pour vocation d’assurer la libéralisation du commerce à l’échelle mondiale, elle permet aux pays membres, sous certaines conditions, de protéger leur industrie comme le confirme le directeur de la division information et relations externes de l’OMC Keith Rockwell. « S’il y a un secteur qui emploie beaucoup de personnes mais où il y a un problème de compétitivité, chaque pays a le droit d’élever ses droits de douanes », explique-t-il. Il a toutefois indiqué qu’il est important que le consommateur ne soit pas lésé. « C’est très important dans un pays pauvre de faire en sorte que les consommateurs aient accès aux prix les moins élevés compte tenu leur faible pouvoir d’achat. Il revient au gouvernement de trouver l’équilibre », ajoute Keith Rockwell qui a tenu à souligner que des petits pays peuvent très bien faire valoir leurs droits au sein de l’OMC en cas de litige. « L’Équateur a gagné contre l’Union européenne. Le Costa Rica contre les Etats-Unis. C’est possible ». Comme l’a toujours expliqué le directeur général de l’ANMCC Barthélémy, la mise en place de l’entité en 2017 permet à Madagascar de porter au niveau de l’OMC des affaires en vue justement de protéger l’industrie contre des cas d’importation massive. L’affaire des savons en morceau et de l’huile de table végétale a cependant montré que l’application des mesures provisoires n’a pas pu être effective, les industriels pointant du doigt un puissant lobby des importateurs. Représentant le corps universitaire à l’atelier qui s’est tenu à Johannesburg, Afrique du Sud, Pr Tiana Mahefasoa Randrianalijaona du Centre d’études et de recherches économiques (CERD) a souligné la nécessité de protéger l’économie surtout en marge de l’entrée en vigueur de la Zone de libre échange continentale en juillet 2020. « Chaque pays a la possibilité de définir certaines conditions pour protéger son économie suivant les règles de l’OMC. Il est important qu’on mette en place des limites pour défendre notre industrie afin que le pays puisse tirer profit de l’entrée dans le marché », souligne-t-il. L’atelier a été organisé conjointement par l’OMC et la Fondation Friedrich Ebert.  
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