Kere - L’entrepreneuriat agricole lancé dans le Sud


Sitôt précisé dimanche par le président Andry Rajoelina en direct du Sud, l’accompagnement financier des paysans se concrétise. Éclosion entrepreneuriale hier. Cent quatre-vingt-cinq paysans producteurs dans les localités d'Ambovombe et d'Amboasary Atsimo démarrent leur aventure dans l’entrepreneuriat grâce à un appui financier global de 786 759 500 ariary. Ce montant débloqué par le programme Fiha­riana vise à développer les activités autour de l’entrepreneuriat agricole, dans ces deux localités situées au Sud de l’île. Le Chef de l’État Andry Rajoelina en personne a annoncé, dimanche, le déploiement effectif du soutien à l’entrepreneuriat dans cette partie de l’île pour mettre en relief la lutte contre le kere. Concentré dans les activités agricoles relatives à l’élevage de chèvres et de vaches laitières ainsi que la culture de légumineuses, l’entrepreneuriat rural dans le Sud retrouve pour la première fois une ligne de financement direct. D’après les responsables au sein du programme national d’appui à l’entrepreneuriat Fihariana, « L’accompagnement financier varie de 200 000 Ariary à 35 850 000 ariary. » Sur place, les paysans qui viennent de bénéficier de l’appui vont développer leurs cultures de haricot, d’arachide, d’haricot vert, de maïs et de manioc, à côté de la mise aux normes des techniques d’élevage. Selon Valérie Zafindra­vaka qui dirige le programme Fihariana, « Insuffler l’entrepreneuriat c’est aller à la proximité des gens qui aspirent à perfectionner leurs activités, à transformer ces dernières en source pérenne de revenus dans l’adoption progressive des modes de production répondant aux exigences du temps et de l’espace». Le Programme alimentaire mondial ou PAM, avec un partenariat entré en vigueur le mois dernier, collabore avec le programme Fihariana dans l’identification des bénéficiaires à Amboasary Atsimo et à Ambovombe. Endiguer le kere Le Programme alimen­taire mondial ou PAM cible cent quatre-vingt-cinq paysans bénéficiaires de l’appui financier. Ils empruntent la voie de l’entrepreneuriat afin de devenir des agri-preneurs. Le témoignage d’une mère de famille, désormais soutenue financièrement dans ses activités agricoles, a permis d’identifier « L’obstacle engendré par l’inexistence de l’accès au financement dans les contrées les plus reculées du Sud tandis que la créativité ainsi que l’instinct de survie y ont besoin d’appui. » Sur place, les responsables du PAM ont déjà réuni ces paysans producteurs dans cinq coopératives agricoles. Le but est de munir les habitants de ressources à travers la réalisation d’activités génératrices de revenus. L’initiative s'inscrit sur le long terme. Le kere ou la famine frappe le sud du pays lorsque les récoltes sont consommées à l'état brut sans transformation, ni conservation possible. Cette période d’épuisement des ressources alimentaires coïncide avec la complication de l’accès à l’eau lors des saisons sèches. « Des activités existent dans le Sud. Elles méritent d’être appuyées pour générer des revenus pouvant permettre à l’entrepreneur et sa famille de se doter ensuite de moyens pour survivre et vivre dignement. L’accès au financement permet la diversification des activités ainsi que leur amélioration afin de limiter l’impact du kere » d’après toujours Valérie Zafindravaka.
Plus récente Plus ancienne