Déconcentration de l'administration - L’État motive les fonctionnaires


Pour encourager les fonctionnaires à travailler hors des grandes villes, l’État compte proposer des avantages comme motivation. Outre la mise à disposition de logement, ils bénéficieront d’un plan de carrière particulier. BOOSTER le développement local par la déconcentration des fonctionnaires. Il s’agit d’un axe d’action soulevé par Andry Rajoelina, président de la République, hier, à Taolagnaro. À entendre le discours présidentiel, l’État compte y parvenir par la motivation. En marge de l’inauguration du nouveau bâtiment de la direction régionale de la Sécurité publique, dans le fokontany d’Ampasikabo, à Taolagnaro, le chef de l’État a souligné le besoin de déployer les fonctionnaires hors des grandes villes. Pour cela, il mise sur la motivation à travers des avantages. Dans les nouveaux locaux de la police nationale, inaugurés hier, le président déclare, « j’ai donné comme consigne que dorénavant, les lieux d’habitation pour les responsables soient compris dans les projets de construction de tout bâtiment public ». Outre le bâtiment qui accueille les bureaux de la direction régionale de la Sécurité publique dans l’Anosy et les services qui lui sont rattachés, un logement de fonction pour le directeur régional est construit sur le site d’Ampasikabo. Le chef de l’État déplore le manque d’infrastructure, notamment, sanitaire comme la dentisterie, ainsi que le manque de personnel dans les localités qu’il a visitées samedi, à l’instar de Tsihombe. Il regrette toutefois, qu’il serait difficile de convaincre des dentistes, par exemple, d’y travailler dans les conditions actuelles. « Les médecins pourraient considérer cela comme une sanction », ajoute-t-il. A s’en tenir aux propos présidentiels d’hier, l’État ambitionne de mettre à disposition des fonctionnaires qui accepteront de travailler dans les zones rurales des installations aux normes, mais aussi, le confort nécessaire pour eux et leur famille. Ici encore, le président de la République prend comme exemple, le nouveau bureau régional inauguré hier. Andry Rajoelina parle aussi, d’un plan de carrière spécialement aménagé pour ces fonctionnaires. Autres paramètres Il avance comme option une alternance de deux ou trois ans. Que ceux qui ont travaillé durant une période dans les zones rurales puissent bénéficier de poste à responsabilité, ensuite dans les grandes villes, ou au niveau central de leur département. Le chef de l’État a notamment soulevé l’exemple de dentistes militaires à qui, ont été proposés un avancement exceptionnel d’un an, s’ils acceptaient de travailler dans des zones rurales. La déconcentration des fonctionnaires, surtout ceux qui sont compétents pourrait être une solution pour booster le développement local. Cela devrait également équilibrer le niveau de développement du pays, du moins, dans des secteurs de base comme la santé et l’éducation. À part le volet motivation, cependant, les différents départements minis­tériels devraient également s’atteler à réorganiser les postes budgétaires. À créer des nouveaux postes budgétaires d’abord, et à les orienter vers la déconcentration. En matière d’éducation, par exemple, plusieurs promotions issues de l’École normale supérieure (ENS), ou de l’Institut national de formation pédagogique (INFP), sont toujours en attente de poste budgétaire. Il en est de même pour les médecins sortants des universités, ainsi que les paramédicaux. Plusieurs d’entre eux se tournent ainsi, vers le privé. Au bilan, dans plusieurs localités du pays, l’administration publique est à cours de personnel qualifié. Ce paradoxe est regrettable, étant donné que des centaines de nouveaux diplômés, formés dans les établissements et universités publics, n’ont pas de poste. L’insécurité est un autre point à prendre en compte dans le déploiement des fonctionnaires dans les zones rurales. C’est l’une des principales raisons de la réticence des salariés de l’admi­nistration publique à quitter les grandes villes. Dans les pages de faits divers, en effet, il n’est pas rare de lire que des médecins, des enseignants ou d’autres responsables admi­nis­tratifs locaux et leurs familles ont été les victimes d’acte de banditisme. Outre le confort du quotidien et un plan de carrière attrayant, motiver les fonctionnaires à s’engager dans les actions de développement en zone rurale nécessiterait une approche plus holistique du sujet.
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