Mieux ou sous-coté


Confortés dans leur conviction. Ceux qui, avec des arguments plus ou moins acceptables, souhaitent la suppression du Marché interbancaire de devises, MID, trouvent aujourd’hui d’autres motifs pour revenir à la charge. Car le dollar dépasse l’euro sur l’échelle des valeurs du MID. Une tendance pouvant sanctionner l’économie malgache, à peine remise des effets inhibiteurs des mesures de confinement, dictées par la crise sanitaire. Dans le concret, les exportations des produits made in Madagascar vont perdre de leur valeur marchande. Par contre, les importations payées en dollars, comme les factures pétrolières iront s’alourdir même pour le même volume de consommation. Alors que la reprise des activités économiques a fait bondir la quantité «chiffonnée» de carburant, selon les dernières estimations de l’Office malgache des hydrocarbures, OMH. Cette augmentation prévisible n’explique toutefois pas les passages à vide dans les cuves de certaines stations-services. Des dysfonctionnements dans le circuit de distribution. En outre cette ascendance du dollar sur l’euro peut détourner l’intérêt des investisseurs potentiels vers le placement dans des actifs américains. Moins risqués, plus sûrs, d’une évidente rentabilité financière. Ce qui priverait de capitaux frais les économies en quête d’élan financier, comme celle de Madagascar. Entre le bas de laine et la valeur refuge, ils choisiront le plus conventionnel. Par exemple, plusieurs sites naturels sont prêts à abriter des hôtels de luxe. De nombreux hôteliers-restaurateurs, installés ici depuis des années, ont cédé leurs actifs par des ventes en ligne sur des réseaux spécialisés. Mais, avec la redynamisation timide des activités touristiques, qui va oser franchir le pas. Sur le plan global, la situation qui prévaut est encore marquée par les séquelles de la crise sanitaire, les stigmates de la famine dans le sud et le fardeau de la dette privée ou publique, interne ou externe de l’État. En dépit d’un seuil encore soutenable, selon les explications officielles. Ceux qui vont élaborer le nouveau Code des investissements devraient tenir compte de ces paramètres exogènes. Comment attirer la manne financière ? En lui offrant un cadre propice, en contrepartie de l’audace à venir chez nous. Courber l’échine face à ces créateurs de richesses et d’emplois n’est pas une posture toujours avantageuse. Parfois, les autorités ont tendance à revoir des contrats signés bien auparavant. Ou les modifier au gré de leurs besoins. Des cas ont été signalés dans l’industrie extractive. Dans tous les cas de figure, les détracteurs du MID jubilent. L’ariary ne profite guère de la double-cotation eurodollar. La monnaie nationale perd aux changes. Dans un sens ou dans un autre.
Plus récente Plus ancienne