Insécurité - Aucune solution idoine dans l'immédiat


Un atelier de planification stratégique et opérationnel de la mise en œuvre du Réforme du secteur sécurité (RSS) a été lancé, hier. La réforme escomptée prendrait beaucoup de temps. Planification. Pour l'heure c'est à ce stade que se trouve le program­me de Réforme du secteur sécurité (RSS). Une grande cérémonie organisée au palais d'État d'Iavoloha, hier, a lancé l'ouverture d'un atelier de planification stratégique et opérationnel de la RSS. Au cours des entretiens qui ont suivi le rendez-vous annoncé par l'Exécutif comme l'un des événements majeurs de cette semaine, pourtant, il a été indiqué que la RSS n'a pas pour vocation d'apporter des solutions immédiates, à court, voire à moyen terme aux problèmes sécuritaires qui rongent Mada­gascar et qui prennent des dimensions fortement délétères depuis quelques années. « Nous en sommes encore au stade de la planification stratégique et opérationnel de la mise en oeuvre de la réforme. Je pense que nous aurions une vision plus claire de ce qui pourra se faire dans l'immédiat, à court, moyen et long terme en matière de sécurité. Mais il faut souligner que la RSS est un programme à long terme », explique le général Fidy Manjato Rakotonairovo, directeur du cabinet militaire de la primature et en charge de la conduite du projet RSS. Indissociable L'officier général parle même d'une projection en vingt ou trente ans avant de réellement avoir une appropriation des réformes entreprises et leur réel résultat. Lors d'un point de presse, en marge de la cérémonie d'hier, pourtant, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a reconnu que « le système sécuritaire à Madagascar est en difficulté et fragile ». D'après le général Béni Xavier Rasolofo­nirina, ministre de la Défense nationale, une intensification de l'action des forces de l'ordre devra être de mise dans l'immédiat et, au moins, à court terme. Les forces de l'ordre qui comptent, entre autres, sur un apport de 3 millions de dollars de la part des Nations-Unies, dans le cadre du fonds de consolidation de la paix, pour trouver une certaine efficacité et une certaine force de frappe. Dans son discours, le Chef de l'État a, cependant, concédé que sécurité et développement vont de paire. Étant donné la situation socio-économique, actuelle, la répression pourrait ne pas suffire à résorber le niveau d'insécurité. Soutenir la marche vers le développement, rétablir la confiance entre l'autorité de l'État, la confiance entre lui et la population et entre cette dernière et les prestataires de sécurité, avoir un système de sécurité efficace, efficient, responsable et redevable sont, notamment, les objectifs de la RSS. Des buts alléchants, d'autant plus, qu'ici la sécurité concerne tout ce qui touche à l'humain, sa personne, ses biens, sa nutrition, ou encore, son environnement et dont la responsabilité est élargie à tous les acteurs de développement. Pour la concrétisation, il faudra s'armer de patience. Garry Fabrice Ranaivoson
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