Andohatapenaka - Le torchon brûle entre Ravalomanana et l’État


Le terrain d'Andohatapenaka fait à nouveau l'objet d'un litige entre le pouvoir et Marc Ravalomanana. Un conflit qui pourrait virer en une rixe entre l'État et la commune de la capitale. Clash. Une nouvelle fois, le torchon brûle entre l'État et Marc Ravalomanana, ancien chef d'État. Une nouvelle fois, l'objet du désaccord est les droits sur le terrain d'Andohatapenaka. Le ministère auprès de la présidence en charge des projets présidentiels, de l'aménagement du territoire et de l'équipement, a décidé de démarrer les travaux de construction d'une gare routière sur le terrain d'Andoha­tepenaka depuis la semaine dernière. Accompagnée d'une forte délégation de parlementaires, de conseillers municipaux, d'avocats et de mem­bres de l'Exécutif de la commune urbaine d'Anta­nanarivo (CUA), Marc Rava­lomanana était descendu sur place hier. L'objet de la descente sur terrain du résident de Faravohitra est de contester l'initiative étatique et arrêter le chantier. Muni de cinq actes de propriétés, il a fulminé « La dérive autoritaire du pouvoir est inacceptable. Ce terrain appartient au groupe Tiko, en voici les preuves. (…) par ailleurs, la société a déjà passé un accord avec la commune pour qu'y soit transférée la fourrière de la capitale. C'est une décision déjà adoptée par le conseil municipal. Ce qui est en train de se passer est un manque de respect flagrant envers cette entité d'élus ». Maître Hasina Andriama­dison, avocat du groupe Tiko, affirme que l'expropriation opérée par le ministère auprès de la présidence en charge de l'Aménagement du territoire n'a pas respecté la procédure légale. Pour affirmer ce qui s'apparente à une défiance contre l'Exécutif étatique, la CUA a placé en fourrière trois camions de remblais travaillant sur le chantier d'Anodohatapenaka. Amalgame « Ces véhicules opèrent sans l'autorisation de la commune urbaine », avance comme argument, Jean Gabriel Harisson, 1er adjoint au maire de la capitale. Joint au téléphone, le ministre Narson Rafidi­manana a répliqué à ce qu'il considère commune une « provocation », de la part de l'ancien chef d'État. « Lorsqu'il s'agit d'un terrain de plus de 1 000 m², ce n'est plus du ressort de la commune, mais d'un comité technique auprès du ministère », soutient-il. Dans sa défense, le numéro 2 du gouvernement affirme qu'il ne cèdera pas et plaide l'intérêt général. Il soutient aussi que contrairement aux affirmations du résident de Faravohitra, « le terrain d'Andohatapenaka appartient à l'État. Il a été décidé d'y construire une infrastructure pour désengorger la capitale et nous le ferons. Ce n'est pas l'intérêt particulier de l'ancien président Ravalomanana qui prime mais l'intérêt général », déclare le ministre Rafidimanana. Les je t'aime moi non plus entre Marc Ravalo­manana et le pouvoir n'étonne plus. Et hier encore, l'ancien chef d'État a déclaré « C'en est terminé de la collaboration avec le pouvoir ». Certes, mais cette fois-ci, la querelle entre le fondateur de l'empire Tiko et le pouvoir, par truchement du ministère auprès de la présidence en charge de l'Aménagement du territoire tend à virer entre un bras de fer entre la commune d'Anta­nanarivo et l'État. Selon les informations communiquées par le 1er adjoint au maire, hier soir « le ministère et les chinois propriétaires du camion, accompagnés d'éléments de la gendarmerie ont forcé le point de garde de la police municipale, à Anosipatrana pour récupérer les trois véhicules mis en fourrière ». En réaction, Jean Gabriel Harisson affirme que la CUA compte porter plainte. « Il s'agit ni plus ni moins d'une infraction », affirme-t-il. L'affaire d'Ando­ha­tapenaka témoigne de l'omnipotence de l'ancien président sur la magistrature de la capitale, où son épouse joue le rôle du maire et ses fidèles détiennent une confortable majorité au conseil municipal. L'engagement de la CUA dans ce qui ne devrait être qu'un litige entre un particulier, bien que ce soit un ancien président et l'État, se manifeste par le communiqué publié par le service de la communication de la capitale, hier. La missive se limite en un rapport détaillé de la descente à Andohatapenaka du propriétaire de Tiko. Une nouvelle fois, Marc Ravalo­manana semble faire l'amalgame entre le business familial et les affaires publiques. Son vécu témoigne, pourtant, que ce sont là, deux domaines qui ne font pas toujours bon ménage. Garry Fabrice Ranaivoson
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