Vessies ou lanternes


Notre consœur Gail Borgia a encore frappé fort en révélant l’intégralité de la correspondance de Paul Rafanoharana à Benchmark, l’actionnaire majoritaire de Madagascar Oil. Et bien évidemment cela fait l’effet d’une bombe surtout que le contenu de la lettre met en cause des personnalités influentes du pouvoir. Tout partait de cette fameuse lettre. C’est le point de départ de l’enquête. C’est donc l’élément clé de l’enquête. On dit souvent que tant que l’enquête ou l’instruction est en cours, il faut en garder le secret. Ce sont les enquêteurs qui ont découvert la lettre dans l’ordinateur de Paul Rafanoharana. Comment a-t-elle pu atterrir dans les mains de la journaliste ? Ça mérite une autre enquête. Avant que France 24 ne diffuse cette info, la lettre circulait déjà depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux avec des parties masquées. Elle allait d’un salon à l’autre. Il est bien évident que les journalistes l’ont également eue. On pensait donc que les parties noircies faisaient partie du fameux secret de l’enquête même si on se demandait pourquoi on biffe certaines lignes alors qu’on cherchait à tout savoir. Tout compte fait, il n’y avait pas de grosses révélations dans les parties masquées. C’est plutôt un exposé de motif de l’acte de Paul Rafanoharana. Du moins par rapport aux acteurs de son projet Apollo 21. On se demande donc s’il était plus important aux yeux de l’opinion de révéler ce passage où Paul Rafanoharana accable un personnalité proche du pouvoir que de parler du contenu du projet. La journaliste a peut-être eu l’audace de mettre l’accent sur cet aspect, qui est loin d’être un scoop mais il s’agit d’un sujet qui n’apporte pas grand chose à l’enquête proprement dite. Ce qui dérange c’est qu’à force d’être correct dans le respect de la déontologie, on finit par avoir l’air d’un bourricot devant une telle situation, quand on prend des vessies pour des lanternes.
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