Distribution d'aides sociales - Rajoelina en campagne contre la crise sanitaire


Son épouse toujours à ses côtés, le Président de la République bat le pavé, depuis plusieurs jours. Il s’agit d’affirmer que l’Etat est au chevet de la population dans cette guerre sanitaire. Une hyperprésence sur le terrain. C’est la formule choisie par Andry Rajoelina, président de la République, pour affirmer qu’il est au front dans cette guerre sanitaire. Pour affirmer, également, que lui et l’Etat, sont en « backup », de la population dans cette crise sanitaire. « Je suis ici pour donner le coup d’envoi officiel de la distribution du « Vatsy tsinjo », mais surtout, pour vous démontrer, que vous n’êtes pas seuls dans cette bataille. Nous sommes là, avec vous, pour affronter cette épidémie », a déclaré le Chef de l’Etat, en conclusion de son allocution, à Alasora, hier. Le couple présidentiel y a donné le top départ à la distribution des aides sociales dans le district d’Antananarivo-Avaradrano. Financées à hauteur de 20 millions de dollars, l’objec­tif étant de distribuer le Vatsy Tsinjo à deux-cents mille foyers. Tantôt appelé « Vatsy Tsinjo », tantôt « Sosialimbahoaka », les messes de distribution des aides étatiques en ces temps de crise sont, visiblement, des occasions pour le président Rajoelina de démontrer concrètement qu’il est aux côtés de la population dans cette guerre contre la Covid-19.  Bouffée d’air Toujours accompagné de Mialy Rajoelina, première dame, voilà deux semaines que le Chef de l’Etat ne lève pas le pied. Cette hyper-présence sur terrain a commencé lors de l’inauguration du Centre de traitement Covid-19 (CTC), au palais des sports de Mahamasina, le 25 juillet. S’ensuivit un passage à Mahajanga, Nosy Be et Antsiranana. Le couple présidentiel a accéléré la cadence lors de son retour à Nosy-Be, le 30 juillet. Outre une réunion sur la relance du secteur tourisme, il a été question du démarrage de la distribution des aides sociales. Depuis, Andry Rajoelina et son épouse ne s’arrêtent plus. Ils ont enchaîné par la distribution des vivres pour la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), au stade des cheminots, samedi. Après une pause dimanche, le Président et son épouse étaient au Coliseum, à Antson­jombe, toujours pour distribuer des aides sociales, lundi. Ils ont continué avec une descente dans le Fokontany de Manjakaray, dans l’après-midi, pour faire du porte à porte et remettre les vivres aux ménages non-inscrits dans les registres de leur localité de résidence. Le lendemain, ils étaient à Bema­soandro-Itaosy, dans le district d’Antananarivo Atsimondrano. La dernière sortie présidentielle était donc, hier, à Alasora. Ses prises de parole, par ailleurs, sont l’occasion pour le Chef de l’Etat de rappeler les vertus de la tisane Covid-Organics (CVO), dans la prévention du coronavirus. Les messes de distribution des aides sociales rassemblent, en effet, une foule immense. Les dysfonctionnements dans l’organisation des distributions créent, du reste, des attroupements effrayants, en cette période d’épidémie. Au mépris des gestes barrières, les gens se bousculent et vocifèrent, surtout ceux qui ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires. Une euphorie populaire qui atteint son paroxysme à chaque passage du cortège présidentiel. Au-delà de sa croisade contre la crise sanitaire, les descentes sur terrain semblent être une bouffée d’air politique pour le président de la République. Dans le dur face aux critiques de la gestion de la riposte contre la Covid-19, il semble profiter de ses sorties pour soigner son capital sympathie. Il va à la rencontre des contestataires, les écoute et leur propose des solutions. La proximité affichée par le Président a apaisé des situations tendues, comme à Bemasoandro-Itaosy. « Un vrai responsable ose faire face à la population », lance Andry Rajoelina, à BemasoandroItaosy. A Alasora, hier, il s’est même permis un bain de foule et improvisé un discours debout sur les rebords de deux SUV, placés l’un derrière l’autre. Une attitude rappelant sa fougue et son aisance durant la campagne électorale. Certains de ses proches s’en félicitent, soulignant que le Chef de l’Etat n’attend pas les périodes électorales pour démontrer qu’il est aux côtés et à l’écoute des administrés. L’euphorie populaire, probablement, la raison d’Etat ne devrait cependant pas occulter le fait que l’épidémie sévit toujours. Et que les dispositifs sanitaires sont toujours en vigueur.
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