Santé Mère-Enfant - Vers un contrôle des coins allaitement


Seules cinq entreprises disposent d’un coin allaitement à Mada­gascar. Ce qui entraîne une baisse du taux d’allaitement maternel. Une politique à relancer. Les au­to­rités se veulent à nouveau exigeantes en ma­tière d’allaitement maternel. L’atelier de préparation de la semaine nationale de l’allai­tement qui s’est tenu hier à Ambohidahy a été l’occasion pour le gouvernement de rappeler les obligations légales des entreprises en la matière. « Le décret 62.152 oblige l'entreprise qui emploie plus de 25 femmes à mettre en place un coin allaitement dans leurs locaux », a martelé Nirina Rafarahanta, directeur de la sécurité sociale des travailleurs au ministère de la Fonction publique du Travail et des lois sociales. Celle-ci a également insisté sur le droit d’une « jeune » mère à disposer d’une heure quotidienne pour l’allaitement jusqu’au 15e mois de son enfant. Selon cette responsable auprès du ministère chargé du Travail, les inspections relatives à l’application de cette disposition vont bientôt reprendre. « Les inspecteurs ont déjà les ordres de mission en ce sens », indique-t-elle. Elle souligne néanmoins que pour l’instant, les actions seront principalement axées sur la sensibilisation. Les sanctions vont suivre si les mesures préconisées ne sont pas mises en œuvre. Capitale Nirina Rafarahanta a indiqué qu’actuellement, seules cinq entreprises disposent dans leurs locaux, d’un coin allaitement. Depuis que l’État, faute de financement, a mis un coup d’arrêt à la campagne pour l’allaitement maternel, les efforts se sont considérablement réduits. Avec les conséquences que cela implique : le taux d’allaitement maternel est passé de 67% en 2003 à 50,7% en 2008, puis à moins de 42% en 2012. Une catastrophe pour le développement des enfants, et la porte ouverte à la malnutrition chronique qui frappe déjà la moitié des enfants malgaches. Pour la semaine de l’allaitement maternel dont le lancement officiel se tiendra à Antsirabe le 9 août, l’objectif est d’améliorer les chiffres et les pratiques. « L’idée est de faire en sorte que le taux de celles qui allaitent immédiatement après la naissance et qui pratiquent l’allaitement maternel exclusif jusqu’aux six mois de l’enfant passe de 50% à 90% », explique le Dr Marie Georgette Ravoniarisoa, directeur de la Santé familiale au ministère de la Santé publique. Pour lutter contre la malnutrition chronique, l’allaitement maternel exclusif est d’une importance capitale. « Le lait maternel apporte des substances qui sont nutritionnellement parfaites pour le bébé, et qui les protègent des maladies », rappelle le Dr Ambinintsoa Raveloarison, coordonnateur national de l’Office national de nutrition (ONN). « Ces substances nutritionnelles sont des éléments indispensables à la croissance et au développement du cerveau et du système nerveux central du nourrisson », ajoute-t-il, avant de conclure que « le lait maternel est un élément essentiel pour la sécurité alimentaire de tous les bébés et pour le combat contre la malnutrition ». Fanomezana Rasolomahery
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