Coronavirus - La région Analamanga en reconfinement total


Le Conseil des ministres de samedi, édicte le retour au « confinement total », dans la région Analamanga. Une mesure en vigueur à partir d’aujourd’hui, jusqu’au 20 juillet. RECONINEMENT TOTAL, ou presque. En tout cas les mots du communiqué rapportant la décision prise en conseil des ministres, samedi, est sans ambages. « Le confinement total s’applique à nouveau dans la région Anala­manga», affirme la missive. Une mesure qui durera les quinze prochains jours, sauf changement. Après près d’un mois de déconfinement progressif, qui s’apparente plus à un déconfinement total, l’Exécutif décide donc, de procéder à un rétropédalage pour la région Analamanga. L’explo­sion du nombre des contaminations au coronavirus est la raison soulignée à cette décision. « Pour reprendre la main sur la situation », renchérit la ministre Lalatiana Rakotondrazafy, porte-parole du gouvernement, sur le plateau de la télévision nationale (TVM), hier. Toute entrée ou sortie de la région Analamanga est interdite. Soulignant la décision prise en conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, réitère la suspension des autorisations de circulation « à l’intérieur et en dehors de la région Analamanga, sauf pour les services essentiels ». Le général Richard Ravalomanana, secrétaire d’Etat à la gendarmerie nationale annonce que « les contrôles seront stricts pour savoir si vous avez ou non des raisons valables pour sortir de chez vous, pour circuler ». Les transports publics dans la région Analamanga, sont suspendus à partir d’aujourd’hui, à l’exception des taxis. « Les taxi peuvent travailler juste pour des raisons sanitaires », ajoute la ministre Rakotondrazafy. A l’entendre, les taxis ne devraient pouvoir travailler donc, que pour amener des personnes s’acheter des médicaments ou aller chez le médecin ou aux centres de santé. « Vatsy tsinjo » La rigueur dans l’application des mesures a été affirmée sur le plateau de la TVM, hier. Que seuls les services essentiels prévus à l’article 7 de la loi sur les situations d’exception, pourront tourner. «En principe, plus personne, dans la région Analamanga, ne devrait pouvoir sortir de chez-elle. Seulement, pour faire tourner le pays, des catégories de professions doivent continuer leur activité », atténue, pourtant, Joël Randria­mandranto, entre autres, ministre des Transports. Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, indique que le service minimum sera le régime appliqué par la fonction publique. Elle conseille aux entreprises privées de faire de même et de privilégier le télétravail. Quelques incohérences s’entendent entre les différentes explications sur la TVM. Il en ressort, néanmoins, que « le confinement total », décrété ne prendra effet qu’à partir de midi. Toutes les activités de production devront cesser à midi. Les commerces de « produits essentiels », devront baisser les grilles à cette heure-là. Sauf urgence, la circulation est « suspendue », à partir de 14 heures. Les taxis, pourront transporter des personnes pour aller faire les courses, ou aller travailler, jusqu’à 14 heures. Ils seront « de garde », le reste du temps pour les déplacements d’urgence. Toute réunion, « même moins de cinquante personnes », est interdite. Tous lieux de réunion, de culte, de restauration et de fête seront ainsi, interdits d’ouverture. Seuls ceux qui œuvrent dans les secteurs essentiels auront donc, le droit de circuler sans trop d’entrave, dont la presse. Cette nouvelle quinzaine de confinement « presque » total portera, visiblement, un nouveau grand coup à la presse écrite. La ministre l’Industrie souligne, que les vendeurs de journaux sont interdits d’activité. Ceci au motif que « le but de ce reconfinement est de briser la chaîne de transmission ». La ministre de la Communication annonce, toutefois, la reprise du « Vatsy Tsinjo ». Les leçons de la précédente période de confinement seraient retenues. Les messes de distribution des filets de sécurité sociaux ont, systématiquement, causé des attroupements effrayants. L’Exécutif cogiterait, toutefois, sur une nouvelle organisation, à entendre la porte-parole du gouvernement. Pour beaucoup, ce reconfinement, même juste presque total, sera financièrement douloureux. D’aucuns s’attendent que, cette fois-ci, le sacrifice en vaudra la peine. Charge à l’Etat de faire la part des choses et ne pas faillir aux attentes, aux espoirs. Déploiement du bataillon multi-missions L’effectivité des mesures édictées, a été problématique durant la première période de confinement. Cette fois-ci, l’Etat compte rectifier le tir. Outre les éléments de la police et de la gendarmerie nationale, l’armée déploie le bataillon multimissions. Arrivée dans la capitale, hier, il s’agit d’une troupe de trois-cents hommes qui seront déployés dans les quartiers afin de s’assurer du respect du confinement. Renforcer la sécurisation de la ville et la sensibilisation sur les mesures barrières figurent, aussi, parmi la mission de ce bataillon. Des médecins militaires seront, aussi, de la partie comme renfort aux équipes médicales sur terrain. Certains « espèrent», que ce reconfinement permettra de procéder à un dépistage massif. Que les personnes contaminées soient recensées pour être soignées. Seulement, il faudra que les autorités s’en donnent les moyens. A entendre Ahamad Ahmad, ministre de la Santé, une base de données sur le sujet, « commence», à être confectionnée.
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