So bad


Moi Lolita, une chanson d’Alizée qui me revient en tête très souvent ces derniers temps. La jolie jeune femme se défend que ce n’est nullement sa faute si elle attire les hommes et donc les problèmes. « C'est pas ma faute, Et quand je donne ma langue au chat, Je vois les autres, Tout prêts à se jeter sur moi, C'est pas ma faute à moi ! ». Le tube a fait un carton il y a une dizaine d’années, et apparemment plusieurs de nos grands et magnifiquement intelligents dirigeants sont fans de la chansonnette. Nullement  désuète, celle-ci est encore chantée durant les grandes cérémonies dans nos palais. À ce rythme-là, Alizée sera très bientôt multimillionnaire en Ariary, tellement sa chanson est reprise dans notre pays. « Culture de résultats, garante de développement », « Madagascar est sur la bonne voie », « entrain avéré, montée en puissance de la production de résultats ». Tant de phrases qui sonnent bien dans ce communiqué de presse du 04 juillet 2015. Mais comme le dit bien Alizée, le magnifique score de performance incommensurable de 28.24% du gouvernement pour l’Initiative, pour les Résultats Rapides (IRR3) n’est nullement leur faute à eux. Car « la production de résultats estsubordonnée à la disponibilité des ressources, en termes de capitaux requis pour des projets, structurant ainsi que pour les besoins de fonctionnement du système de mise en œuvre ». Sur les 177 projets planifiés, seule une cinquantaine ont été menés faute de  moyens. Les pauvres super Ministres du génial gouvernement qui n’ont pas été informés que dans notre pays, il n’y a pas de moyens et que tout le monde essaie de survivre, de faire des actions pour le développement avec les moyens du bord. Les petites associations malgaches auraient dû prendre rendez-vous pour faire part des différentes tactiques de mise en œuvre de projets sans moyens. Oui, c’est la faute de ceux qui ne partagent pas comment on peut faire des miracles. Le Père Pedro aurait également pu venir pour un cours rapide à nos malheureux ministres afin de leur donner les bases d’un fund-raising international ou un cours accéléré sur « comment sauver des vies durant des vingtaines d’années sans l’aide de l’État» ou même « comment faire le travail de l’État à sa place ? » Bataille d’acronymes en hauts lieux, pour nous faire comprendre qu’en matière d’inspiration, c’est le foisonnement total et spectaculaire des mots. Le plagiat, ils ne connaissent pas et que c’est purement le fruit des divagations de journalistes qui ne font que diffamer les gens qui travaillent si bien. FBR, ou Fonds basés sur les résultats que nos très intelligents dirigeants ont fait remarquer qu’il peut aussi être lu comme « Faire Beaucoup et Rapidement ». Ma pauvre tête qui n’arrive plus à trouver son essence qui y voit plus « Faire du Brut pour Rien ». Le ministre japonais de l’Énergie est resté incliné devant son peuple pendant  vingt longues minutes à cause d’une coupure d’électricité qui a duré vingt minutes dans une petite ville au Japon. Ce serait tellement insultant de penser que nos supers ministres resteront inclinés devant leur peuple pendant cent vingt-sept minutes pour les cent vingt-sept projets qui n’ont pas été menés à bien pour ce IRR3. « L'Afrique n'est pas pauvre, elle est pauvrement gérée » disait la grande Ellen Johnson Sirleaf. Elle s’est complétement trompée ? Madagascar n’est pas un pays pauvre, il est pauvrement aidé pour « Faire du Brut pour Rien ». Par Mbolatiana Raveloarimisa
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