Filière - Instabilité dans le secteur bambou


Les travailleurs de bambou essayent tant bien que mal d'améliorer leurs conditions de vie. Mais déboucher vers le succès n’est pas évident. Le secteur rencontre actuellement des difficultés, comme l’ont souligné plusieurs acteurs que nous avons croisés et interviewés hier. « Souvent réservée à une clientèle de prestige et de connaisseur, la vente du bambou est souvent instable », d'après l'horticultrice Marceline Ravaoarisoa. Un pied de bambou nain se vend à 3000Ariary, tandis que le bambou appelé « bararata volo » est estimé à 25000Ariary chez les marchands de fleurs d'Anosy. Une étagère se vend en moyenne à 90000 Ariary, chez Soa Nasandratra, membre de l'Association fivoarana Malagasy (Afima), qui s'est spécialisée dans la fabrication des meubles en bambou. Coté artisanal, la valiha, un des instruments musicaux fabriqués en bambou le plus recherché se vend entre 10000 et 18000 Ariary, dans la boutique d'Honorine sise au Cenam Andava­mamba. Cependant, les affaires ne marchent pas fort actuellement. « Il arrive que nous ne vendions rien durant deux semaines », déplore Soa Nasandra­tra. « La demande se fait rare, et nos bambous se dessèchent au point de devenir inutilisable », explique l'horticultrice Marceline Ravaoarisoa. Accord Et même si leurs bambous proviennent de leurs propres pépinières, ou sont commandés directement de Moramanga ou de Fandriana, « nous n'arrivons pas à épuiser un container de bambou en deux mois », martèle Soa Nasandratra de l'Afima. « L'utilisation du bambou peut pourtant représenter une part importante des revenus des populations locales et contribuer à la protection de leur environnement pour un meilleur monde », indique un communiqué conjoint du Programme de soutien aux pôles de micro-entreprises rurales et aux économies régionales (Prosperer), de l'International Network for bamboo et rattan (Inbar) et de l'huilerie de Melville. Afin de mieux exploiter les opportunités et le potentiel offert par ces plantes, les trois entités ont conclu un accord, en vue de promouvoir le bambou dans les villages et les communes se trouvant dans un rayon de 30 km autour de Melville, où est basée l'huilerie. Cette collaboration a pour objectif une meilleure gestion de l'environnement, et une meilleure application des technologies du bambou dans le domaine de l'énergie et de l'économie locale. Rado Andriamampandry
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