Officiers de l’armée Malagasy, avons-nous perdu notre «âme» ?


Le devoir de réserve imposé à l’Armée est absolument étranger à toute idée de brimade. Quoique cela puisse sembler paradoxal, c’est au contraire pour lui apprendre à bien parler plus tard. L’appartenance à l’Armée confère en tout temps, aux Officiers présents sous le drapeau, des devoirs et des responsabilités exceptionnels. L’esprit d’Officier Militaire précédé de l’esprit civique unit les membres des Forces Armées et développe en eux le sens de leur responsa­bilité particulière et les incite à servir avec loyauté et abnégation. Tout Officier est responsable devant ses chefs immédiats, et en tant que citoyen, il est responsable de la Défense du pays. Cette Défense nécessite l’exercice d’une autorité conférée par la loi. L’obéis­sance à cette autorité exige de la soumission à la loi et le devoir d’obéissance ne dégage jamais le subordonné des responsa­bilités qui lui incombent au regard de la loi. Aucun supérieur ne peut ordonner à ses subordonnés d’accomplir des actes illégaux ; du moins que le subordonné engagerait pleine­ment sa responsabilité pénale et disciplinaire s’il exécutait un tel ordre. L’autorité a pouvoir d’imposer l’obéissance ; l’obéissance est définie comme le concours actif et sans défail­lance apporté au chef par les subordonnés. Elle s’adresse à tous et suppose la participation de ceux qui la reçoivent comme de ceux qui la donnent, pour créer et maintenir la cohésion et le moral, indispensable à l’exécution de notre mission. Nous, Officiers Militaires, sommes respon­sables d’une fonction. Cette notion de fonction, d’origines technique et technologique, impose effectivement que chaque rouage soit tributaire des autres, que le bon fonction­nement de l’ensemble dépend de l’exact accomplissement de la tâche par chacun de nous. Le bluff, ce manque de loyauté vis-à-vis de soi même, cette habitude à se séparer et à se maquiller, s’inventer des talents et des vertus ne ferait jamais illusion longtemps car en action, l’homme apparaît nu. Tricher en cours d’action devient impossible car c’est à chaque instant une nouvelle épreuve où chacun doit se montrer dans la vérité de sa nature : l’Homme apparaît. Sans loyauté, sans confiance réciproque, cet esprit d’équipe, cette solidarité que nous jugions précédemment indispensable au combat ne peuvent régner. La loyauté envers les autres, c’est toujours accepter la responsabilité de ses actes. « La faute d’un seul Tanavo entraîne la punition de tout le troupeau ». Notre Bizutage inculque à chacun de nous la valeur et l’apparte­nance du devoir d’Officier. Il nous a aidés à acquérir les qualités morales nécessaires pour accomplir, en dépit des difficultés du service et des dangers du combat, notre mission. Etre un Officier d’honneur c’est ne jamais faillir à son devoir, à sa parole, à son milieu. Là encore, l’honneur n’est pas l’apanage de soi-même ; il y a l’honneur de la famille, de la promotion, du corps d’origine ; Il y a aussi l’honneur du milieu mais l’Honneur Militaire est le plus grand. Ainsi, la parole d’un Officier ne doit pas souffrir la mise en doute. Si l’on a failli à notre parole, cela veut dire l’impossibilité de pouvoir la donner une deuxième fois et le rejet définitif de la collectivité des gens d’honneur. Notre honneur peut également se manifester par des gestes heroïques qui peuvent même paraître un peu fous au commun des mortels. Exemple, le Commandant de Navire qui coule avec son bateau. Enfin, Il peut se poser des problèmes d’honneur, notamment lorsqu’il y a carence de la hiérarchie. L’Officier se trouve alors seul face à lui-même pour choisir quelle est la voie de l’honneur. La plus rude à suivre, c’est celle qui exige le plus d’initiative personnelle. Pour conclure, il nous est nécessaire d’acquérir et de développer ce sens de l’honneur, notamment à cette époque de liberté, de tolérance qui est bien souvent synonyme de lâcheté devant l’effort ou mollesse de conviction, où l’on transige facilement avec sa conscience par commodité ou intérêt ! Nous devons retrouver « l’Ame » qui nous permet d’acquérir Force et Assurance, d’épanouir notre personnalité, de nous conduire à être un citoyen responsable, un soldat efficace et un combattant résolu. Gémissons, Relevons et Croyons à « L’Immortalité de l’Âme ». par Yves Tsilavina Ramananandro
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