Le mauvais compagnon


«Dévoiler» alors qu’il s’agit surtout de livrer en pâture. Des noms, surtout des noms, encore des noms. Et tant pis s’il faut convoquer des gens à des réunions auxquelles, elles n’ont jamais assisté. Citer à comparaître d’autres noms pourvu que leur seule évocation satisfasse le désir malsain de voyeurisme. Mon arrière-grand-père eût été une petite célébrité qu’il aurait fallu l’exhumer avec hashtag. Un fond d’article qui tiendrait en un entrefilet, mais qu’avec une malhonnêteté dolosive on étale avec des mots racoleurs. T’être procuré des documents «confidentiels» qu’on t’aura inopportunément remis. Évoquer «un endroit tenu secret» mais laisser entrevoir suffisamment d’indices. Et cette obsession maladive de dévoiler ceux qui désirent rester discrets. Pour une poignée d’euros, la plume de Judas. Lamentable pitance mais à quelles bassesses ne se réduit-on pas pour l’alimentaire. Se dévoiler soi-même, ici en l’occurrence, est un choix assumé, parfois indispensable pour s’adresser en pédagogue à une société dont le curseur est resté figé en l’année 1892-1893 quand les missionnaires s’en prirent à «Imerina». Mauvais compagnon, tu as été assez malheureux pour renier un engagement et assez indigne pour trahir une confiance. Quel pourrait être le châtiment de ton obligation ? Une mise entre les colonnes et qu’on te dépouille des oripeaux dont on t’a rhabillé une fois franchie la porte basse. Il faut tout de même que le parjure disparaisse.
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