Santé - Des CSB dépourvus de médecin


Les populations des régions d’Androy, d’Anosy et de Melaky continuent à souffrir du manque de médecin. L’insécurité et l’enclavement des zones démotivent les médecins. UN homme en blouse blanche est appelé « docteur », par les nombreux patients qui sont venus pour une consultation, au centre de santé de base niveau II (CSB2) Ambovombe, le chef lieu de la région d’Androy, jeudi dernier. En réalité, il s’agit d’un infirmier. Il a été promu en chef CSB, depuis le départ du médecin chef, il y a quelques mois. Presque toutes les formations sanitaires sont dépourvues de médecin, dans cette région d’Androy. Sur les vingt CSB I et II du district d’Ambovombe Androy, par exemple, seuls deux sont administrés par un médecin. Les autres sont tenus par des infirmiers et des sagesfemmes. La situation est pareille pour les régions Melaky et Anosy. « Seuls les hôpitaux des chefs lieux de région et de district ont des médecins. Les CSB sont administrés par des infirmiers », lance une source dans la région Melaky, hier. La région d’Anosy, par ailleurs, n’a que quatre médecins, pour une totalité de quarante-cinq formations sanitaires. « Certains médecins affectés dans la région ne rejoignent même pas leur poste. D’autres partent, quelques temps après leur arrivée », nous confie une source. Les médecins fuient ces régions, pour les mêmes raisons : l’insécurité, l’éloignement et l’enclavement des zones. « 90% des communes de Melaky sont des zones rouges. », note une source locale. L’État n’a pas de solution Une fois de plus, les personnes les plus vulnérables en font les frais. « Il y a des lacunes dans la prise en charge des malades. La compétence des infirmiers et des sages-femmes est limitée. Normalement, le médecin fait le diagnostic et la prescription. Tandis que les paramédicaux s’occupent des soins. À cause de ce manque de médecin, ce sont les infirmiers et les sages-femmes qui assurent leur métier », explique un responsable de santé. L’État ne semble pas avoir des solutions pour rapprocher les médecins des populations des zones enclavées. Sur les cent-vingt-six médecins généralistes recrutés auprès du ministère de la Santé publique, cette semaine, six sont affectés dans ces régions qui souffrent le plus du manque de médecin. Le premier est affecté dans la région d’Androy, le deuxième travaillera dans la région Melaky, et les quatre autres sont affectés dans la région d’Anosy. Alors que ce sont ces régions qui en ont le plus besoin, avec les problèmes d’eau, de malnutrition, d’éloignement des formations sanitaires par rapport au village, de la faible couverture vaccinale, auxquels font face les populations.
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