Protection sociale - L’idée de Raoul Rabekoto fait son chemin


L’État veut instaurer le travail décent à Madagascar. Les initiatives déjà entreprises récemment, s’enchaineront par le renforcement de la protection sociale. L’idée de Raoul Arizaka Rabekoto, ancien DG de la CNaPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) fait son petit bonhomme de chemin. Il y a quelques années, il avait proposé de faire bénéficier de la protection sociale, tous les producteurs, en l’occurrence les agriculteurs, les pêcheurs, les artisans et les commerçants. Il était convaincu que c’est absolument faisable au niveau de la CNaPS. Le système marche dans d’autres pays et il n’y a aucune raison pour que Madagascar fasse exception. Toutes les études de faisabilité ont été bouclées mais le conseil d’administration n’a pas osé valider le projet. Voilà donc l’idée de Raoul Arizaka Rabekoto reprise par l’État qui a mandé le ministère de l’Économie et des finances, le ministère du Travail et des lois sociales en collaboration avec la CNaPS de boucler les études d’ici la fin de l’année. Une décision prise en conseil des ministres. Les entités concernées n’ont donc qu’à reprendre le dossier déjà ficelé. Jusqu’ici, il n’y a que vint-cinq mille personnes travaillant dans le secteur agricole qui sont cotisants à la CNaPS alors que 80 % des Malgaches sont agriculteurs. Déclaration obligatoire Tout employé du secteur privé doit être affilié à la CNaPS. L’État donne trois mois à cette institution nationale pour continuer sa sensibilisation. Après ces trois mois, les employeurs doivent déclarer leurs salariés pour que ces derniers jouissent de la protection sociale. En 2018, trois cent soixante-trois mille cinq cent trente-et-un employés sont inscrits à la CNaPS. Selon des syndicats de travailleurs, plusieurs entreprises n’affilient pas leurs employés à la CNaPS. « Nous estimons que plus de 50 % des travailleurs dans le secteur privé ne sont pas déclarés. Mais ce n’est pas tout. Certains employés ne versent pas la cotisation de leurs employés déclarés », lance Lalao Rasoanoro, secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs malgaches révolutionnaires (Fisemare). Beaucoup de travailleurs viennent en parler auprès de leur syndicat mais n’osent pas dénoncer leur employeur de « peur de perdre leur poste ». À la suite de ces dispositions, tous les employés doivent bénéficier d’une protection sociale, à savoir la prise en charge en cas de maladie. L’État a aussi souligné que les lois sur la protection sociale doivent être révisées pour qu’elles soient adaptées aux conjonctures actuelles. L’État veut rendre effectif le travail décent à Mada­gascar. Il a commencé par une convention avec le secteur privé pour l’augmentation du salaire minimal d’embauche à 200 000 ariary. Mais aussi, le lancement du projet « Fihariana », pour la promotion de l’entrepreneuriat économique, le lancement de plusieurs grands projets de construction d’infrastructures publiques qui engendreront certainement des emplois.  
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