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ÉLEVAGE – Mouche soldat noire (BSF) : une alternative économique à l’alimentation animale

Dans d’autres pays, respectant un certain nombre de critères d’élevage,  les larves de BSF sont destinées à l’alimentation humaine.

Alternative à la nutrition animale. Une grande première, l’élevage d’insectes notamment de grillons gagne du terrain à Madagascar.

Depuis quelques années, plusieurs essais de capture et d’élevages de mouches soldats noirs ; et d’exploitations des larves ont été faites. Mais cette fois, la capitalisation est réussie. Ils sont aujourd’hui au nombre de 70 personnes rassemblées dans un groupe pour partager la pratique d’élevage et d’utilisation des larves de mouches en nutrition animale. « Très riche en protéines, cet insecte pourrait substituer aux provendes et à l’alimentation animale dont la production est d’ailleurs jugée polluante. Ses apports nutritifs sont donc plus que bénéfique aux animaux de la ferme, à la grande joie des éleveurs qui n’ont pas à dépenser généreusement, puisque la mise en place d’un dispositif d’élevage est simple, facile et ne demande pas beaucoup d’espace » souligne Peno Manitra, fondateur du groupe Black Soldier Fly Madagascar, devenu une plateforme de discussions et de partages sur la pratique sur le réseau Facebook.
Lamiah est propriétaire d’une ferme à Toamasina, elle a à son actif entre autres quelques 500 têtes de poules pondeuses. « Les larves de BSF sont très nutritives. Elles se nourrissent seulement de déchets organiques ménagères. Mon expérience m’a permis de réduire de moitié mes dépenses en nutriments alimentaires pour mes poules. De plus, la taille des œufs obtenue est de gros calibre et l’alimentation permet de reproduire la même capacité après seulement 10 jours de ponte. C’est un record » témoigne-t-elle. En reconnaissance à l’efficacité de son initiative, Lamiah a reçu une certification du ministère de l’Agriculture et de l’élevage. Les coûts élevés de l’alimentation de ses animaux de ferme ont poussé Maminirina Ranaivoson à se lancer dans l’expérience d’élevage de BSF. « J’utilise les larves de BSF en tant que compléments alimentaires pour mes bovins, mes volailles et mes poissons. Cela me rapporte entre 35% à 50% d’économie » affirme le fermier de Maro­vatana Ambohidratrimo.

Vulgarisation

Le cycle de vie d’une mouche noire BSF dure 45 jours. Des essais de commercialisation s’opèrent actuellement. Les œufs de mouche se vendent 12 500 ariary le gramme, ce qui permet d’obtenir près de 37 000 larves assez suffisantes pour commencer l’élevage. Les larves se vendent à 30 000 ariary les 200 grammes. Cependant, la communauté d’éleveurs de BSF est en quête continue de collaboration pour plus d’expérimentation et d’appropriation. « Pour le moment nous ne visons pas encore la commercialisation de masse. Nous faisons la vulgari­sation dans un premier temps. Par la suite nous incitons les éleveurs à l’expérimentation domestique de l’élevage de BSF pour obtenir des larves et de s’en servir pour nourrir leurs animaux, puis partager la bonne pratique » précise Peno Manitra.

 

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