Confinement - Des familles consacrent leur temps au Tsena mora


Vers quatre heures du matin, vendredi, la queue se forme devant l’EPP à Amboditsiry. Des gens munis des paniers arrivent les uns après les autres pour attendre l’ouverture du Tsena mora du quartier. Ce vendredi là, c’est au tour des habitants d’Amboditsiry et d’Ambato­mainty de bénéficier des vivres. Après quelques heures, la cour de l’établissement est bondée de foule. L’objectif est d’avoir de quoi manger tous les jours, notamment pour ceux qui sont nombreux au foyer. Trois kilos de riz et un demi-litre d’huile. C’est la part de chaque ménage distribuée au Tsena mora d’Amboditsiry, vendredi. « La part dépend du nombre de consommateurs. S’ils sont nombreux, l’organisateur gère les marchandises et réduisent la quantité de riz à deux kilos pour que tout le monde puisse en acheter. Aujourd’hui (ndlr : vendredi), nous avons trente sacs de riz et trente-cinq bidons d’huile », explique Yvette Rajaona, présidente du Fokontany d’Amboditsiry. Après quatre heures d’attente, Rasoahanta, une mère de famille ayant trois enfants sort enfin de l’établissement. Elle est très contente d’avoir bénéficié de ces denrées alimentaires malgré la longue file qui persiste encore. « Je peux nourrir mes enfants pour quelque jours. Ces produits ne dureront pas longtemps mais Tsena mora ne sera plus ouvert avant mercredi », explique-t-elle. Rassemblement interdit ou déplacement restreinte. Peu importe la qualification des règles imposées depuis la mise en vigueur des mesures d’urgence sanitaire, les habitants se préoccupent plutôt de leur pain quotidien. Le sujet de sécurité sanitaire sur le respect de la distance d’un mètre entre deux personnes ou encore moins les instructions d’hygiène de se laver les mains à chaque instant est complètement oublié. Le confinement n’est pas retenu par l’esprit des consommateurs au Tsena mora sauf après la queue de plusieurs heures. Au Tsena mora, le kilo du riz s’achète à 1 000 ariary et le demi-litre d’huile à 1 500 ariary. C’est abordable pour la majorité des bénéficiaires vu que l’inflation a gagné du terrain dès la déclaration de la situation d’exception dans le territoire. La flambée du prix du kilo de riz n’est plus à la portée des ménages à faible revenu. Actuellement, le riz local est vendu à 2 300 ariary le kilo. Tandis que certaines épiceries vendent le riz importé à 2 000 ariary le kilo. Avec le prix fixé au Tsena mora, les consommateurs respirent un peu même si la quantité disponible est limitée.
Plus récente Plus ancienne