Secteur réel - La relance du tourisme plombée par la Covid-19


Décimées par la pandémie du coronavirus, les activités autour du tourisme peinent à retrouver leur rythme de croisière. La crise sanitaire a anéanti le tourisme malgache. Ceux qui n’ont pas encore conscience de l’ampleur du désastre doivent se rendre à l’évidence en jetant un coup d’œil sur les données chiffrées du numéro 42 du tableau de bord économique de l’INSTAT. De janvier à décembre 2020, les visiteurs étrangers n’étaient que 68 110 à venir contre 383 717 pour la même période considérée une année auparavant. D’avril en septembre, aucune venue n’a été enregistrée par la fermeture plus ou moins hermétique des frontières. Ces 68 110 sont loin, très loin des 500 000 touristes espérés pour 2020. Sur la base d’une progression constante. Mais le coronavirus était passé par là. Et le bilan a été catastrophique. Ces 68 110 touristes n’ont apporté que 96 millions de DTS comme recettes globales en 2019. Les métiers gravitant autour du tourisme contribuaient jusqu’à 15% du PIB avant l’apparition de la Covid-19. Et la relance n’est pas encore au rendez-vous. L’idée de combler le déficit de plusieurs millions de dollars causé par l’absence des voyageurs venus des autres pays pour la promotion du tourisme national ne semble pas encore donner les résultats financiers qu’elle a suscités. Découvertes Une seconde édition de la manifestation « Foire du tourisme » ou « Tsenaben’ny Fizahan-tany » se tiendra la semaine prochaine au jardin d’Antaninarenina. Dans l’optique de susciter chez les Malgaches le goût de découvrir les merveilles qu’offre leur propre pays. Mais le pouvoir d’achat de la majorité des ménages étant ce qu’il est, rares sont ceux qui peuvent se permettre le luxe de quitter leur quartier de résidence. Pour aller humer l'air vivifiant de la mer. D’autant que la braderie des prix, évoquée et invoquée pour sauver les meubles, pour des établissements hôteliers de haut standing, a quand même des limites. Ils ne peuvent pas descendre au-dessous d’un certain seuil pour ne pas souiller leur notoriété bien assise. Du coup, selon des inventaires et estimations récents, 70% des hôtels et restaurants n’auraient pas encore repris du service. Alors que le chômage technique à durée indéterminée a frappé une grande majorité du personnel touristique. Mais l’espoir de la reprise serait déjà compromis par un possible retour en force du coronavirus. Par la flambée du nombre des contaminés à Nosy-Be, la seule porte d’entrée « officielle» au pays depuis le 1er octobre. Pourtant, des professionnels de la filière ont suggéré la réouverture des frontières régionales au mois d’avril au plus tard, et les internationales en juin. Pour mieux préparer la haute saison. Avec ces inquiétudes sur la propagation du coronavirus, ici comme ailleurs, le risque d’une nouvelle année chaotique pour le tourisme ne serait plus à exclure. D’autant qu’il existe deux dossiers à traiter liés à l’essor du tourisme. Le Business Plan d’Air Madagascar, qui a toujours accompagné les promotions de la destination du pays, reste encore dans les limbes.
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