Démagrogie


Ouf! Le pire est peut-être évité. Le préfet d’Antananarivo a donné une autorisation aux députés TIM pour faire un rapport parlementaire au Magro Tanjombato ce jour. Le général Angelo Ravelonarivo ne pouvait faire autrement étant donné qu’il s’agit d’un droit conféré par la Constitution aux parlementaires et que toutes les procédures ont été cette fois respectées. Le propriétaire du terrain a d’ailleurs donné son accord. Refuser cette nouvelle demande dans un site privé serait faire preuve d’une mauvaise foi manifeste. Le préfet a rajouté qu’il a donné l’autorisation au nom de la démocratie. Malgré cette autorisation, les leaders de l’opposition seront tenus à l’œil par les forces de l’ordre qui sont prêtes à intervenir au premier débordement. Voilà donc une décision qui a quelque peu apaisé l’atmosphère politique. Un troisième samedi mort n’aurait pas été sans risque vu le mécontentement de la population face aux désagréments causés par le maintien de l’ordre. Ce jour la circulation ne sera pas coupée et le centre-ville ne sera pas quadrillé. Une décision raisonnable et réfléchie. L’opposition fait son boulot, les forces de l’ordre assument leur devoir et les simples citoyens vaquent à leurs occupations quotidiennes. Pourquoi avoir attendu longtemps pour en arriver là ? L’opposition doit faire ses preuves en respectant les termes de la demande d’autorisation. Autrement, elle risque de ne plus pouvoir jouer son rôle. Le préfet a été clair. L’autorisation ne sera pas renouvelée puisque ce n’est pas tous les jours ou tous les mois qu’un parlementaire fait un rapport à ses électeurs. Si l’opposition comptait prendre les autorités en défaut par une subterfuge en continuant les meetings après ce coup d’essai, les forces de l’ordre prendront les dispositions nécessaires. L’opposition se complique ainsi la vie étant donné que le plan échafaudé depuis le début de Miaramanonja était la descente dans la rue au quotidien jusqu’au départ du pouvoir en place. Le début de la manifestation aurait dû avoir lieu le 13 février à en croire les discours entendus lors de l’excursion à Imerinkasinina. Comment continuer la lutte et mobiliser la population de l’opposition après ce rapport parlementaire qui est en sorte une manière de rallumer la flamme après deux essais ratés face à la détermination des forces de l’ordre? Il faudrait aux ténors de l’opposition trouver une autre manière de s’y prendre pour parvenir à ses objectifs. A moins de faire dans la « demadrogie ». Le mouvement de l’opposition se base jusqu’ici sur des critiques acerbes à propos de l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions aux difficultés sociales et des divers scandales par ci par là, mais elle ne présente aucune proposition. Rien ne dit qu’un changement de pouvoir mettra fin à l’inflation, à l’insécurité, à la corruption, au coronavirus, au délestage...Au contraire, tous ces problèmes existaient déjà quand le Tim était au pouvoir. L’opinion lui reprochait d’ailleurs d’avoir priorise les infrastructures routières, qu’on ne peut pas manger, au détriment des urgences sociales. Pour le moment, il n’y a rien de nouveau dans la démarche de l’opposition.
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