Contrôle des armements - Bras de fer entre l’Exécutif et le Sénat


L’atmosphère s’annonce tendue depuis l’application des mesures sur le contrôle des armements diligenté par le CEMGAM. Les points diffèrent entre l’Exécutif et le Sénat.

Une scène de bras de fer ouvre la session parlementaire extraordinaire. Le Sénat ne s’attendait pas à ce que les militaires rattachés à cette institution ainsi que les gardes rapprochés soient relevés. Les munitions et les armements déposés à l’entreposage à Ampefiloha sont contrôlés. L’inspection menée à Ampefiloha, un endroit sécurisé pour garder les armes du Sénat, était une surprise pour Rivo Rakotovao, le président du Sénat, après la cérémonie d’ouverture de la session. « Nous ne nous opposons pas au contrôle d’armement mais son exécution est douteuse. L’ordre appliqué de cette manière à une institution », s’insurge-t-il, lors d’une rencontre dans son bureau, hier. Les éléments en exercice ne disposent désormais plus d’armes. La décision s’applique non seulement au chef de l’institution mais aussi aux membres du bureau permanent de la Chambre basse. Rivo Rakotovao est le premier à réagir à cette mesure. À Anosikely, le personnel du Sénat poursuit ses activités au quotidien. Quelques éléments des forces de l’ordre assurent la continuité de service. À l’accueil tout comme au portail, des agents en tenue passent au contrôle des visiteurs. Cadre légal Les autres ont été rappelés à la caserne depuis la décision diligentée par le chef de l’État-major général de l’Armée Malagasy, le général Théophile Rakoto­nirina (CEMGAM), mercredi. Le Sénat est entièrement dépourvu d’armes. « C’est illégal », insiste Rivo Rakotovao du fait que la sécurisation de l’institution est garantie par la Consti­tution. Du côté du CEMGAM, il ne s’agit pas de « désarmement mais d’une procédure de contrôle et d’inspection ». À chacun sa manière d’interpréter la situation. La même procédure a déjà été effectuée auprès d’autres institutions, dont la présidence de la République depuis la semaine dernière. Le CEMGAM envisage encore de poursuivre l’opération au sein d’autres entités dans les prochains jours, a-t-on appris. Dans ce cas, le ministre de la Défense nationale, le général Richard Rakotonirina a démenti le fait de qualifier d’illégale la décision sur le contrôle des armements au sein du Sénat. « Le contrôle est opéré dans le cadre légal. La légalité repose sur la vérification si ces armements sont gardés exactement à l’entreposage », a-t-il expliqué. C’est un « contrôle systématique » que l’autorité compétente devait observer. Cependant, le président du Sénat, Rivo Rakotovao, craint «une manœuvre de diversion » face à la polémique des anomalies sur les cartes d’identité nationale aux numéros identiques dévoilées par l’institution en charge des élections quelques jours plus tôt. Les faits constatés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur les cartes d’identité nationale ont fait l’effet d’un coup de tonnerre. Le gouvernement s’est vigoureusement défendu, se justifiant que « les numéros identiques sont impossibles », selon le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation Tianarivelo Razafimahefa. De son côté, le président du Sénat, Rivo Rakotovao a insisté sur l’ouverture d’une enquête sur ces anomalies pour tracer les failles sur la délivrance de ces documents officiels. La tension créée par cette affaire s’étant à peine calmée qu’un nouvel épisode sur l’opposition du Sénat et l’Exécutif s’ouvre et s’intensifie. Dans ce contexte tendu qui prévaut dans le pays actuellement, le Premier ministre Christian Ntsay remet les pendules à l’heure. « La population malgache a soif de développement. Les démarches entreprises pour atteindre le but ne devraient plus être gâchées ». Le chef de gouvernement défend la stabilité acquise dans le pays, notamment après l’installation de toutes les structures institutionnelles aux élections.
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