Commerce - Les prix des produits importés explosent


Malgré les prévisions optimistes concernant la maîtrise de l’inflation, les effets de cette dernière commencent à se faire ressentir sur les prix sur les étales. Montée en flèche. Certains produits à l’importation ont vu leurs prix augmenter à chaque ravitaillement, remarquent les commerçants d’Anosibe. Ils expliquent cette hausse généralisée des prix par une hausse des taxes à l’importation ou des frais portuaires. En tout cas, on ne leur donne aucun motif. À chaque approvisionnement auprès des fournisseurs, ils constatent une augmentation de cinq mille ariary qui ne leur est jamais expliquée, selon ces commerçants. Les impacts de la dépréciation de la monnaie nationale face aux devises de référence étrangères, particulièrement l’euro, sont maintenant ressentis sur les prix des produits de première nécessité. Au niveau des principaux marchés tananariviens, entre autres Andravoahangy et Analakely, le sac de sucre importé du Brésil se vend désormais à cent trente mille ariary, soit deux mille six cents ariary le kilo, contre cent dix mille ariary auparavant. Le même produit, mais de marque sudafricaine se négocie à cent vingt mille ariary-soit deux mille quatre cents ariary le kilo contre cent mille ariary, il y a encore quelques jours. Ce qui fait une hausse de 18% à 20%. «Nous ne pouvons que répercuter la hausse appliquée par nos fournisseurs sur nos tarifs. Cela fait à peu-près une semaine que nous avons révisé nos prix » se désole Mika Rabekoto, marchand grossiste dans un marché populaire de la capitale. Selon les observateurs, cette inflation n’est autre que la conséquence de la perte de valeur de l’ariary par rapport aux monnaies de référence. En effet, malgré un petit regain de santé peu sensible, l’ariary perd ainsi de plus en plus de sa valeur par rapport aux monnaies de référence.En raison des impacts de la pandémie, l’ariary est sur une descente fulgurante ces derniers temps. Galopante « Avec la crise sanitaire, la balance commerciale a enregistré des gaps considérables. Les exportations ont subi d’importantes baisses de régime pour ne mentionner que le secteur minier qui constitue un des piliers de ces mouvements. D’un autre côté, notre volume d’importation reste quasi incompressible dans la mesure où la majeure partie des produits que nous consommons sont d’origine étrangère. Le secteur touristique, grand pourvoyeur de devises, est aussi à l’arrêt. Ce qui impacte largement notre réserve de devises » explique un membre du cercle des économistes de Madagascar. Depuis l’entrée en régime de change flexible, la valeur de l’ariary a connu une importante dégradation. Depuis, la situation économique malgache n’a cessé de se dégrader. Ainsi, cette dévaluation de l’ariary commence à inquiéter sérieusement le milieu économique. On s’attend ainsi à une inflation galopante dans les semaines à venir, dans la mesure où cette forte dépréciation de l’ariary présente des impacts considérables sur le pouvoir d’achat des consommateurs malgaches en ces temps de pandémie. Pourtant l’inflation est prévue d’être « stable et conforme à la perspective de redressement économique » d’après l’exposé des motifs de la loi de finances initiale 2021 qui misent sur une inflation de +6,2% en fin de période.
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