Ratzinger, Josef Ratzinger


Créé cardinal en 1977, avant d’être nommé Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (1981-2005), jusqu’à son élection comme 265ème Pape, le 19 avril 2005. Son pontificat passerait presque pour un malentendu, à lire et entendre les commentaires. Et que sa renonciation ait été signifiée en latin, le 11 février 2013, privant la plupart des journalistes vaticanistes de leur réactivité compulsive, semble finalement à l’image d’une époque, véritablement, elle, de malentendu. Évoquant la «modernisation» d’un rituel jugé trop archaïque, Ratzinger aurait parlé de «désintégration de la liturgie». La messe d’adieu, célébrée Place Saint-Pierre de Rome, ce 5 janvier 2023, aura été solennelle. Une sobriété qu’on aimerait retrouver plus souvent, comme à l’époque des messes sans flonflons du bal, jusqu’à la fin des années 1970. Si presque personne n’aura retenu le jour anniversaire (16 avril 1927) de Josef Ratzinger, tout le monde saura se souvenir de son décès, la veille d’un Nouvel An (31 décembre 2022). Le décès d’un pontife est une affaire d’État, et quand il s’avère un théologien d’envergure, on touche à la dimension civilisationnelle. Parmi les hommages, dont ceux de l’Archevêque de Canterbury (chef spirituel de l’église anglicane) ou du Patriarche de l’Église orthodoxe russe, pourquoi n’aurai-je retenu que celui du Président russe Vladimir Poutine, évoquant «un défenseur des valeurs traditionnelles chrétiennes». Ratzinger, devenu Benoît XVI, n’y aura jamais renoncé dans sa définition de son Europe natale, définition déjà frontière vis-à-vis de certaines marches empiétant sur Byzance. L’identité chrétienne de l’Europe: mais qui donc a envie de débattre de choix civilisationnel un 1er janvier. Pourtant, une capitulation minime dans la banalité du quotidien peut vite dégénérer en question existentielle proche du reniement suicidaire. L’ancien Préfet de la Congrégation de la doctrine de la Foi était dans son rôle.
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