Vœux à Iavoloha - Rajoelina défend le téléphérique


Sujet polémique du moment, la construction d'un téléphérique à Antananarivo ne fait pas l’unanimité. Le président de la République monte au filet pour défendre ce projet qui figure dans la liste de ses Velirano. Contre vents et marées. Andry Rajoelina, président de la Répub­lique, réplique aux détracteurs des projets étatiques, notamment, celui de construire un téléphérique à Antananarivo. Il défend l’opportunité du transport par câble en soutenant qu’il s’agit de la solution idoine aux affres du transport public et des embouteillages dans la capitale. À l’occasion du nouvel an, les représentants des institutions, des organes constitutionnels et les organismes rattachés à la présidence de la République ont présenté leurs vœux du nouvel an au couple présidentiel, hier matin, au palais d’État d’Iavoloha. Il s’agit de la première sortie officielle du chef de l’État depuis le début de l’année. Un événement qui marque également la rentrée politique pour les tenants du pouvoir. Une première où le chef de l’État a donc décidé de régler ses comptes avec ses détracteurs. Le futur transport par câble de la ville des mille est le premier sujet à débats en ce début d’année. À s’en tenir à la virulence de certains échanges sur les réseaux sociaux et par médias interposés, l’opportunité ou non du projet déchaîne les passions. L’un des déclencheurs de la cascade de réactions contre et en faveur de la construction du téléphérique est la contestation par des anciens du collège Saint Michel de la mise en place d’un des pylônes soutenant les câbles et les cabines dans l’enceinte de l’établissement. D’autres voix qui s’opposent à l'initiative étatique défendent qu’il y a d’autres priorités pour le pays. Elles fustigent, notamment, le fait que la construction du téléphérique soit financée par un prêt qu’elles estiment «faramineux». Le coût du projet est estimé à environ 151 millions de dollars. Un accord de financement a été signé à Paris, le 20 septembre, avec le Trésor français qui prend en charge une partie de la somme. Une autre part est prise en charge par l’État et la dernière par la banque BPI France. Andry Rajoelina, himself, monte au filet pour défendre le projet de transport par câble. «Ne dévoyons pas les débats en disant que ceci ou cela est plus opportun que le téléphérique. La question est de savoir quel est le meilleur moyen pour améliorer le transport urbain, alléger les embouteillages et réduire la pollution causée par les gaz d’échappement à Antana­narivo», réplique le président de la République. La meilleure solution La construction d’un téléphérique dans la capitale est inscrite dans le point 11 du Velirano présidentiel qui consiste en la modernisation du pays. Selon les dires du Président, hier, à Iavoloha, il avait déjà ce projet en tête lorsqu’il était maire d’Antana­narivo. «J’étais alors vice-président de l’association Metropolis qui regroupe les grandes villes du monde. Nous avions eu plusieurs réunions afin de cogiter sur la meilleure manière de désengorger la circulation et améliorer le transport urbain», narre-t-il. Selon le locataire d’Iavo­loha, pour Antananarivo, trois options ont été envisagées durant les réunions du réseau Metropolis, le métro, le train urbain et le transport par câble. «Le métro ne peut pas se faire à Antananarivo en raison du caractère du sol. Le train urbain est une option, mais il faudra réduire la chaussée pour les automobiles. Cela ne fera qu’engorger la circulation sur plusieurs axes. Le téléphérique est la meilleure solution, pour améliorer rapidement et à coût raisonnable la situation, et développer Antana­narivo», défend Andry Rajoelina. Sur sa lancée, le chef de l’État a soutenu «qu’aucun axe de développement n’est négligé». Une réponse vraisemblablement à ses détracteurs qui scandent qu’il y a d’autres priorités. Il cite notamment en exemple le projet de construction d’un pipeline comme solution à l’insécurité alimentaire dans le Sud, causée par la sécheresse. «Tous savent depuis longtemps que le manque d’eau est le principal problème dans le Sud. Mais c’est nous qui allons apporter une solution durable à ce fléau avec la construction d’un pipeline», déclare-t-il. Tout en défendant la construction du téléphérique, Andry Rajoelina a plaidé en faveur de l’ensemble des projets étatiques. Il ajoute ainsi, «la population est pauvre, je le concède. Seulement, pour développer le pays, surtout l’amener vers un développement durable, il ne suffit pas de donner du pain (...)». Il a par ailleurs été cash contre ses détracteurs. «Ceux qui contestent l’opportunité du travail que nous faisons refusent le développement. Pour eux, rien n’est prioritaire. C’est pour cela qu’ils n’ont rien fait. Contrairement à eux, tout est prioritaire pour nous», fustige le président de la Républi­que, tout en assénant, «dans le pays tout le monde devient expert lorsqu’il s’agit de débattre, lorsqu’il est question de théorie, de critiques, surtout les opposants. Mais lorsqu’il faut passer à l’action, de concrétisation, il n’y a plus personne, aucun n’est à la hauteur».
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