Commerce - Un Karana pas comme les autres


Une perle rare. Alors que généralement, on reproche aux Karana une pensée mercantiliste, il existe quelques exceptions. Stéphane Kamis fait partie de ceux-là. Propriétaire de plusieurs sociétés commerciales dont Districar, Sicma et Kanto, ce Karana a une façon particulière de traiter (avec) ses clients. « Il donne à ses fidèles clients malgaches des échéances de paiement de 90 jours. Une disposition qu’aucun autre commerçant ne pratique plus. C’est d’autant plus avantageux que les engagements peuvent atteindre des centaines de millions d’ariary et il ne prend pas d’intérêts », témoigne Achille Roméo Ratsimbazafy, un opérateur de Toliara, client inconditionnel de Stéphane Kamis. Il continue. « Même pour l’achat de voitures, il offre dix huit mois de traite. C’est une faveur qui n’existe nulle part ailleurs. Ou voulez-vous que je m’approvisionne? » Stéphane Kamis aide ainsi beaucoup de jeunes opérateurs malgaches. « Grâce à lui, j’ai pu monter ma propre société, Acro une entreprise de construction », révèle Achille Roméo Ratsimbazafy, non sans fierté. Mais malgré ces conditions avantageuses, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. Certains en abusent et ne respectent pas les règles du jeu. Abus de confiance « Certains litiges finissent au tribunal car ceux qui n’ont pas honoré leur engagement cherchent des moyens détournés pour ne pas s’en acquitter.» C’est dommage puisqu’à la longue, cela pourrait mettre fin à cette collaboration exemplaire et  fructueuse entre opérateurs malgaches et opérateurs étrangers. Un modèle d’intégration de la communauté karana également au sein de la société malgache. Un point capital étant donné qu’on reproche souvent aux Karana leur indifférence au développement du pays. « Il n’est pas obligé de le faire mais il le fait volontiers pour nous aider », conclut l’opérateur de Toliara, de passage dans la capitale.
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