Évaluation - Les ministres passent l’épreuve d’admissibilité


L’évaluation des membres du gouvernement sera pour bientôt. Les projets avancés dans le PEM, mais aussi, la gestion de la crise sanitaire et de la conjoncture socio-économique actuelle, pourraient être décisifs. L’heure de faire les comptes. Pour les ministres, la fin d’année sonne l’heure du bilan. Soumis à un contrat-programme d’un an, chaque membre du gouvernement sera évalué incessamment. Une épreuve d’admissibilité qui sera déterminante pour l’avenir de chacun au sein de l’Exécutif. À cause de la Covid-19, pratiquement toutes les prévisions des projets étatiques ont été bouleversées. Difficile dans ces circonstances de faire une évaluation objective des ministres, sur la base du contrat-programme qu’ils ont présenté en début d’année. Un quotidien de la capitale a rapporté que Andry Rajoelina, président de la République, a donné jusqu’au « 10 janvier », au gouvernement, pour boucler le Plan émergence de Mada­gascar (PEM). Le PEM est la traduction en politique étatique des engagements de campagne du chef de l’Etat, compilés dans l’Initiative pour l’émer­gence de Madagascar (IEM). Les projets à concrétiser par chaque département ministériel, d’ici la fin du quinquennat y seront retranscrits. Des actions palpables, quantifiables à court, moyen et long terme, mais aussi, ayant un impact direct sur la vie des ménages est la ligne martelée par le Président. Le Plan pourrait ainsi servir de base d’évaluation des ministres. Il devrait permettre d’identifier ceux qui sont à même de suivre la cadence du TGV et de concrétiser les ambitions qu’il défend dans ses « Velirano ». Il y a, toutefois, une certaine antinomie dans la démarche de l’Exécutif. Lorsque le PEM sera bouclé, suivant le deadline fixé par le chef de l’État, la loi de finances 2021, sera, en principe, déjà en vigueur. Fin d’année difficile La gestation du PEM a pris du temps. Durant le conseil des ministres de mercredi, Andry Rajoelina aurait haussé le ton afin que l’Exécutif accélère la concrétisation des projets de développement. Après une année de crise, le Plan sera, en effet, nécessaire pour convaincre les Partenaires techniques et financiers (PTF), et d’éven­tuels bailleurs privés à sortir leurs chéquiers. La gestion de la crise sanitaire servira également de base d’évaluation des performances de chaque membre du gouvernement. Depuis la présentation du gouvernement remanié, le 29 janvier, trois ministres ont été remplacés. Deux d’entre eux ont été évincés suite à des scandales. Bien que secoué par une affaire ayant défrayé les chroniques, un autre a néanmoins été préservé. Mais pour combien de temps ? Quelques membres du gouvernement ont pu tirer leur épingle du jeu, malgré la crise. Certains ont su démontrer leur leadership et leur proactivité. Il y a ceux qui ont su mener à bien la guerre contre la Covid-19, et ceux qui ont, malgré la crise, pu faire avancer ou finaliser des « Velirano », du président. L’attitude des ministres face à la conjoncture socio-économique difficile, en cette fin d’année sera aussi décortiquée au moment des évaluations. Les problèmes rencontrés en cette fin d’année, touchent pourtant directement les ménages. Exacerbé par l’apathie ou le manque de solution concrète de certains ministres directement concernés, le chef de l’État les aurait rappelés à l’ordre, durant le conseil des ministres de la semaine dernière. Il y a l’insécurité alimentaire dans le Sud qui fait des ravages et où il a fallu mettre la coordination des actions de riposte sous l’égide de l’Armée afin de gagner en efficience. Le problème d’approvisionnement en eau dans plusieurs villes et même Antananarivo est aussi un dossier brûlant. Cela, alors que faute d’assainissement, les habitants de la capitale pataugent dans les ordures. À cela s’ajoute le retour violent du délestage. L’inflation galopante risque, du reste, de gâcher les fêtes de fin d’année. Il a fallu une intervention du Premier ministre, pour que les opérateurs de la filière riz, concèdent à baisser les prix. Alors que la situation socio-économique est dans le rouge, des ministres semblent à court de solution concrète et essaient de compenser par des interventions médiatiques. Il y en a un qui, depuis sa nomination, se mure dans le silence et préfère se cacher derrière des fusibles potentiels.
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