Énergie solaire : L’électrification reste un luxe en milieu rural


L’intégration des énergies renouvelables dans les systèmes électriques devient incontournable. Des femmes ingénieures solaires s’y attèlent. Un demi-million de ménage électrifié d’ici 2030. C’est l’objectif que se fixe le Programme National Barefoot College (PNBC) qui a sorti, avant-hier, sa première cuvée d’ingénieur solaire formé dans le centre de formation de Tsiafajavona, dans le district d’Ambato­lampy. Seulement 15 % des habitants sont raccordés à un réseau électrique. Ce taux atteint 58 % en milieu urbain pour chuter à 4,7 % en milieu rural, qui concentre pourtant 70 % de la population du pays. Dans une tentative d’amélioration de ces statistiques, le PNBC a ainsi mis en place le centre solaire d’Ambatolampy qui s’adresse particulièrement à la formation en technologie solaire à des femmes d’âge mur et qui n’ont pas ou peu d’éducation scolaire. « L’idée est de favoriser leur émancipation et leur autonomie. Auparavant, pour se former et devenir des ingénieurs solaires attitrés, ces femmes devaient partir en Inde pour une durée de cinq mois. Une situation qui limitait le nombre de participantes à cause de l’éloignement et du budget. À présent, ces ingénieurs solaires formés au pays sont à même de partager leur expérience pour améliorer le taux d’électrification dans les zones les plus reculées », explique Voahirana Randriambola, responsable du programme Barefoot au sein du Fonds mondial pour la nature (WWF). Onéreux La plupart des Malgaches conçoivent le recours à la source d’énergie solaire comme étant une alternative coûteuse. L’usage des panneaux solaires est pourtant primordial pour échapper aux problèmes persistants de l’approvisionnement en électricité. Cependant, les observations recueillies par les techniciens de ce programme du Barefoot, près de 60% des ménages bénéficiaires ont déclaré avoir fait des économies en adoptant ce procédé. « Cette approche de la mamie solaire est unique car les membres vulnérables d’une communauté ont enfin l’occasion d’apporter un accès à l’électricité. C’est à travers ce principe que nous allons, à partir de demain, partager les expériences que nous avons vécues ici », souligne Louisette Razanamanarivo, fraîchement diplômée du centre de formation. Le PNBC ambitionne ainsi de répandre le savoir-faire de ces femmes ingénieures solaires à travers un modèle de transfert de compétences et d’amélioration des capacités pour parvenir à un accès universel à l’énergie durable.
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