La Réunion - Plus de six cents millions d’euros de perte


L’économie réunionnaise gardera des séquelles de ces deux semaines de blocage, dû au mouvement des « gilets jaunes. Des entreprises sont au bord de la cessation de paiement. Les jours passent et le bilan s'alourdit. Novembre 2018 restera un mois noir dans l'histoire de l'économie de La Réunion. Si les barrages routiers ont été levés, le port Est était toujours bloqué avant-hier soir, alors que les services de la préfecture prévoyaient avant-hier après-midi une réouverture possible de la zone portuaire hier. Une journée de plus sans approvisionnement possible pour les entreprises, avec des produits de première nécessité en souffrance dans les containers à quais. Les centrales d'achat de la grande distribution qui ont fait tampon ces derniers jours ne vont plus pouvoir faire illusion longtemps. Selon les professionnels du port, on compte deux mille sept cent containers en attente. Hier, plusieurs bateaux étaient attendus, dont un pétrolier qui devait ravitailler la centrale EDF. Au dernier pointage de la chambre de commerce, deux mille six cent cinquante sept entreprises ont répondu au recensement sur les pertes économiques. La CCIR évalue entre 600 à 700 millions d'euros de dégâts sur l'ensemble des entreprises sur onze jours de blocage. Pénurie Dans le détail, les entreprises questionnées affichent 111 millions d'euros de perte de chiffre d'affaires, 6,2 millions d'euros de pertes de stock et 14 millions d'euros de loyers dus. Ce sont quinze mille sept cent salariés qui sont impactés. Côté grande distribution, les yeux sont rivés sur la reprise d'activité du port. Pas de chiffrage de pertes pour l'instant, mais le secteur affirme qu'il lui faudra plus d'un mois pour un retour à la normale à partir du moment où les containers pourront être livrés. «Il faut réapprovisionner les magasins et les centrales d'achat. Les familles de produits les plus touchées par la pénurie sont l'alimentaire frais et sec », explique Philippe Maillard, secrétaire général de la FCD. Chez les industriels, le bilan est lourd. Production à l'arrêt, salariés au chômage partiel, matières premières jetées... Le chiffre d'affaires du secteur sur deux semaines a été quasi nul. Quand on sait que l'industrie exposée à la concurrence de l'importation réalise habituellement 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires, les pertes sont estimées à 86 millions d'euros. © JIR
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