Zone Sud Océan Indien : Le « Champlain » en mission d’un mois


Le bâtiment multi-mission (B2 M) « Champlain », effectue une escale à Mahajanga depuis le vendredi 1er novembre. Il accomplira une seconde escale à Antsiranana le 11 novembre. Troisième de la série, des unités modernes et construites selon les normes maritimes civiles et les exigences particulières de la Marine nationale, le bâtiment, patrouilleur « Champlain », a été livré en 2017, et répond à un besoin militaire et interministériel. L’équipage est composé notamment de vingt quatre marins, quatre officiers et des sous-officiers. Ayant une moyenne d’âge de 32 ans, ces marins sont plus expérimentés que la moyenne. Le « Champlain » est, en effet, conçu pour agir dans le cadre des missions exigeant des capacités de transport, de surveillance, d’assistance et de sauvetage. Il est le premier bâtiment de la Marine nationale française à être équipé du système nouvelle génération de transmissions par satellite « COMCEPT ». La transmission permet d’avoir un lien téléphonique et IP haut débit en permanence. Le navire participe aux missions de sauvegarde maritime assurée dans la zone Sud de l’Océan Indien. « Nos actions consistent à patrouiller dans la zone, comme une sorte de police de pêche. Notre présence est justifiée par la surveillance et la protection des intérêts français dans la zone économique exclusive ainsi que la surveillance des espaces maritimes protégés et la défense maritime du territoire. Bref, la surveillance des trafics illicites et des immigrés clandestins dans la zone. L’assistance en cas de catastrophe naturelle et climatique fait également partie de notre mission », a expliqué le commandant du bâtiment, le capitaine de corvette Tilquin Pierre-Gauthier. La mission s’étendra dans le Canal de Mozambique et autour de l’océan Indien, durant un mois, en passant par Mayotte et Antsiranana. Il effectue sept à huit missions par an. Il est armé par deux équipages, composés chacun de vingt trois marins, qui permutent tous les quatre mois pour assurer une permanence de près de deux cents jours de mer par an. Champlain, un explorateur Samuel de Champlain, né à Brouages vers 1570, est mort au Québec en 1635. Il s’agissait d’un navigateur cartographe, géographe et explorateur. Il avait effectué plus de douze voyages sur la côte Est de l’Afrique du Nord qu’il avait immortalisés à travers des récits appelés Voyages (1604-1612).Au début du XVIIe siècle, il avait entrepris une exploration de la côte Est de l’Amérique du Nord, puis remonté le fleuve Saint-Laurent, exploré et cartographié l’Acadie, puis le littoral de l’Atlantique allant de Nouveau-Brunswick au Cap Cod en passant par Montréal et les Grands lacs. Le « Champlain » en quelques chiffres C’est un bâtiment de soutien de 65 mètres de long et de 14 mètres de large, capable d’atteindre une vitesse maximale de 14 nœuds (environ 26km/h) et une propulsion reposant sur deux moteurs diesel de 1825 chevaux. Il déplace 2300 tonnes en lourd et 1500 tonnes en lège. Le tirant d’eau est de 4.20mètres. « L’armement du bateau est assez réduit avec deux capacités d’autodéfense (deux mitrailleuses de 12.7mm) », précise le commandant de bord. Le bâtiment peut ressembler à deux embarcations légères rapides « EDO NG » et une servitude apte à recevoir 3.5 tonnes de fret, un véhicule tout terrain type Land Rover pour douze passagers. Le pont est en bois et possède une capacité d’emport de six conteneurs de 20 pieds. Quatre niveaux ou étages composent le grand pavillon et chaque étage correspond à une couleur : au premier niveau toutes les portes sont peintes en blanc. C’est l’endroit réservé aux logements. L’étage suivant est de couleur bleue ; il comporte un système d’équipement de lutte contre l’incendie. Le 3e étage est en rouge. Le poste névralgique du bateau est la passerelle qui est situé au 4e étage ; tout est informatisé et en numérique. Un chef de quart ou de navigation ainsi qu’un barreur s’y trouvent. Deux radars et un système de supervision et un système de pilotage à distance font partie des caractéristiques de ce navire battant pavillon de guerre. Son autonomie peut durer jusqu’à trente jours avec quarante personnes à bord ; ce qui équivaut à un aller-retour Nouméa-Papeete. L’autonomie en gazole est de 5 000 nautiques à 12 nœuds. La grue sur le pont peut déplacer jusqu’à 10 tonnes à 17 mètres sur tribord (6 mètres sur bâbord). La zone de vie se situe au 2e étage où se trouvent la cuisine et les stocks des vivres. Les vivres permettent une autonomie jusqu’à trois mois. La capacité de réserve du bateau en eau est de 200m3, tandis que le poste d’infirmerie comprend deux salles avec un lit chacun. Trois cents kilos d’héroïne saisis « Au mois d’avril, nous avons saisi près de 300 kg d’héroïne sur un boutre, au large de la Tanzanie. Il existe une route assez fréquentée par les narcotrafiquants entre la zone Nord de l’océan Indien, autour du Pakistan et de l’Iran. Ce flux de stupéfiants descend vers le Mozambique, la Tanzanie et les Comores et parfois usent d’entrées qui se trouvent à Madagascar. Nous avons déjà eu un entretien sur le sujet avec les autorités malgaches pour essayer d’endiguer ce trafic », affirme le commandant du bâtiment Champlain. Des activités de la Police de pêche sont aussi menées par le bateau de surveillance afin de veiller à la préservation des ressources halieutiques, dans les eaux de souveraineté française. Il détecte aussi les opérations de pêche qui lui semblent illicites. Ces genres de trafic sont surtout constatés dans la zone Nord de l’océan Indien, aux environs des côtes de la Tanzanie, au Nord de Mayotte, et moins dans le canal de Mozambique. « Nous empêchons le pillage des ressources halieutiques par les flottilles de pêche qui peuvent venir d’Asie ou même d’Europe. Et pour que la biodiversité puisse être préservée, une patrouille assure le flux maritime, commercial et normal à partir du Cap de Bonne-Espérance et sur cette partie de l’océan Indien », souligne le capitaine de corvette Tilquin Pierre-Gauthier. Depuis la présence du Champlain à La Réunion, les actions de piraterie ont diminué dans la zone occidentale de l’océan Indien. Elle était dense, il y a quelques années.
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