Secteur privé - Les entreprises franches en difficulté


Le régime de zone franche à Madagascar risque de perdre en attractivité à cause de récentes décisions qui freinent le secteur intustriel. Des signaux troubles. « Les attentes du secteur privé sont grandes avec une industrie appelée à être le moteur du développement. Mais ce qu’on a pu voir jusqu’ici c’est tout ce qui peut freiner l’essor industriel », a affirmé le président du Groupement des entreprises franches et partenaires Hery Lanto Rakotoarisoa, en marge de l’atelier de restitution des études dans le cadre du projet de la Grande Bretagne United Kingdom Trade Partnership. Il a notamment évoqué le piteux état de la Route nationale 2 et l’approvisionnement en eau et en électricité qui pénalisent les industriels. Concernant le régime de zone franche en particulier, il a déploré que la crédibilité de celui-ci ne soit mise à mal, évoquant des prélèvements qui n’étaient pas prévus par la loi, en l’occurrence l’assujettissement à l’Impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB) et une redevance ARTEC (Autorité de régulation des technologies de communication). S’élevant à 1% du chiffre d’affaires, ce dernier prélèvement nuit selon lui à la compétitivité du pays pour tout ce qui est délocalisation des activités de call center malgré la qualité de la connexion. « Il est urgent d’arrêter de tirer vers le bas les avantages du régime de zone franche inscrits en dur dans la loi », a-t-il indiqué en présence du secrétaire général du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Fabrice Raharijaona. Hery Lanto Rakotoarisoa a toutefois indiqué attendre beaucoup du dialogue public privé à travers lequel le groupement entend aborder la segmentation des tarifs avec la Jirama pour une tarification plus homogène. Reboisement industriel L’autre point que le GEFP souhaite aborder c’est l’éventuelle interdiction du bois de chauffe pour les chaudières en ce qui concerne le secteur textile. « L’industrie textile ne peut fonctionner sans chaudière pour la production de vapeur », a lancé le président du groupement avançant qu’un retour au fioul nuirait à la compétitivité avec la hausse des prix du carburant. Il s’est par ailleurs défendu de contribuer à la déforestation en expliquant que l’industrie utilise essentiellement de l’eucalyptus et du pin. Dans ce sens, le groupement avance la mise en place d’une industrie forestière pour un reboisement plus efficace et orienté. Pour Hery Lanto Rakoto­arisoa, il est important que Madagascar éloigne les signaux qui risquent de faire perdre au pays de potentiels investisseurs. L’industrie textile pèse actuellement 19,35% du PIB, représente plus de 30% des exportations et 7% des investissements directs étrangers. Madagascar dispose d’une main d’œuvre compétitive avec une productivité supérieure jusqu’à 20% par rapport à d’autres pays d’Afrique subsaharienne selon le GEFP.  
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