Mayotte - Faite demande d'asile


Pascal Brice, directeur général de l'Ofpra a indiqué, vendredi à l'AFP, que la demande d'asile reste faible à Mayotte. L'immigration y crée des tensions récurrentes. «La demande était de l'ordre de six cents l'an dernier, soit une fraction des cent mille dossiers déposés en 2017 sur tout le territoire », a affirmé M. Brice, alors qu'une mission de trois semaines de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) vient de rentrer à Mayotte où « quatre cent trente dossiers ont été instruits ». L’immigration est, en partie, générée par des ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs. Depuis une dizaine d'années, « la demande d'asile provient pour moitié de ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs - Rwanda, Burundi et République démocratique du Congo - pour lesquels les chances d'obtenir une protection de la France sont élevées », souligne M. Brice. « Mais si le trajet est pour eux plus court que vers la métropole, ces Africains se retrouvent à Mayotte à vivre dans des bidonvilles, dans des conditions de précarité absolue », ajoute M. Brice. Il appelle les ressortissants des pays des Grands Lacs à ne pas se lancer sur la route vers Mayotte. Arrivée des Comoriens L'autre moitié de la demande est constituée par des Comoriens très peu susceptibles d'obtenir l'asile. Le taux d'acceptation par l'Ofpra est seulement de 17 % l'an dernier. Mayotte est un département tiraillé par des problématiques d'immigration, liées aux arrivées des Comores voisines qui provoquent des violences récurrentes, avec une reprise en début d'année des opérations d'expulsion plus ou moins violentes de « décasages », menés par certains Mahorais. Plus d'un adulte sur deux, vivant à Mayotte, n'y est pas né, et selon l'Insee, un nouveau record de naissances a été enregistré l'an dernier avec neuf mille sept cent soixante bébés dont les trois-quarts des mères sont de nationalité étrangère. Face à ce phénomène, la récente loi-asile immigration a introduit une limitation au droit du sol pour les enfants nés à Mayotte, en imposant une durée minimale de présence sur le territoire, pour au moins un des parents. Une disposition contestée par les associations d'aide aux étrangers, notamment la Cimade. « Avec cette exigence de présence sur le territoire, on rajoute quelque chose de symbolique », a affirmé à l'AFP Christophe Deltombe, le président de l'association. « Mayotte semble être le lieu de l'expérimentation politique de ce qu'on va généraliser au reste de la France », a-t-il déploré. © AFP
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