Soamahamanina - Les prévenus écopent d'un an de sursis


Les accusés dans l'affaire Soamahamanina écopent d'un an d'emprisonnement avec sursis pour manifestation sans autorisation. Les autres chefs d'inculpation leur ont valu une libération au bénéfice du doute. En sursis. Le tribunal a ren­du son jugement sur l'affaire impliquant des membres du mouvement Vona Soamahamanina, hier. Un verdict qui, de prime abord, est positif pour les prévenus. Les accusés ont, en effet, bénéficié d'une libération au bénéfice du doute. La décision du juge com­prend, cependant, une condamnation à une peine de réclusion d'un an avec sursis. D'après les explications, « un verdict vaut pour un chef d'inculpation ». Au nombre de six en tout, dont un ayant bénéficié d'une liberté provisoire et n'ayant pas pu assister au procès à cause d'une mauvaise santé, « séquelle des conditions de son arrestation » d'après ses proches, les présumés meneurs de la manifestation villageoise ont été inculpés « d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État, de conduite d'une manifestation sans autorisation, de destruction de biens communs ». Les deux premiers ont été appréhendés et placés sous mandat de dépôt, le 23 septembre. Ils ont aussi été accusés d'implication dans la disparition de l'arme à feu d'un membre des forces de l'ordre durant l'affrontement entre ces derniers et les villageois, le 22 septembre. Pour les quatre autres, dont trois ont été en détention provisoire depuis le 3 octobre, « atteinte à la sûreté intérieure de l'État, coups et blessures volontaires contre les forces de l'ordre et la tenue d'une manifestation sans autorisation », ont été les charges retenues. Sur tous les chefs d'inculpation, la manifestation sans autorisation est alors le seul retenu par le juge, sur lequel il s'est prononcé pour un an d'emprisonnement avec sursis. Le bénéfice du doute a plaidé en faveur des accusés pour le reste des charges. C'est le poing levé que Pierre Robson, Tsihoarana Andrianony, Tony Guillaume Andriarajoniaina, Fenohasina Randriahendrikarivo et Augus­tin Ranaivoarivelo sont sortis du tribunal d'Anosy hier, pour être embarqués dans le fourgon les ramenant à la maison d'arrêt d'Anta­nimora, afin de procéder aux formalités de libération. Une prison qu'ils ont quittée en milieu d'après-midi. Appel Après plus d'un mois de détention provisoire, cette libération est visiblement un soulagement pour les cinq contestataires de l'exploitation minière de Soamaha­manina. « (…) Je suis très heureux d'être enfin libéré. Seulement, ma joie n'est pas entière, car il y a la peine d'emprisonnement avec sursis. Ce que nous voulons, c'est une relaxe pure et simple », a déclaré Tsihoarana Andrianony, lors d'un entretien téléphonique hier. Lors du procès mercredi, l’une des défenses des prévenus soutenait que les manifestations de Soamahamanina  étaient « spontanées », et que de ce fait, « il n'y a pas de meneurs ». Le juge, vraisemblablement, ne voit pas l'affaire sous le même angle. Certains observateurs entendent, dans le jugement rendu hier, une note politique. Certains de ceux qui ont été libérés hier ont affirmé que « l'emprisonnement n'a fait que renforcer leur patriotisme ». Les villageois présents au tribunal, quant à eux, ont soutenu : « Nous n'avons fait que défendre la terre de nos ancêtres, et continuerons à le faire lorsque cela sera nécessaire ». Maître Willy Raza­finjatovo, avocat de la défense, a parlé d'un « jugement d'apaisement » devant la presse, et a annoncé qu'ils comptent interjeter en appel. Garry Fabrice Ranaivoson
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