Comores - Trois députés privés d'immunité


Trois députés comoriens ont perdu leur immunité parlementaire mercredi à la suite d’un vote très contesté du bureau de l'Assemblée nationale. Trois levées d'immunité parlementaire ont été accordées sur les quatre demandées par le procureur. Ce dernier l’avait demandée à cause de leur implication dans l'affaire de la citoyenneté économique pour deux d'entre eux, et de celle de l'agression d'un gendarme dans un bureau de vote, le jour du référendum constitutionnel pour les deux autres. Le député qui conserve la sienne, entre dans les rangs du régime. Ibrahim Mohamed Soulé, parlementaire de l'opposition, crie à la collusion. « Sur les quatre qui ont été demandées, on ne comprend pas pourquoi l'un de ceux qui étaient visés et qui, justement, est fortement impliqué jusqu'au cou dans cette affaire de citoyenneté, le député Abou Achirafi, n'a pas été concerné par cette levée d'immunité. Aujourd'hui, donc, je me demande : toutes ces manigances n'ont-elles pas pour but non avoué et à peine masqué de rendre le Parlement inopérant pour pouvoir, par la suite, légiférer par des ordonnances pour le Code électoral qui devra aussi organiser l’élection présidentielle à venir ? » La question se pose À la demande du procureur, ce vote avait pourtant été mené par le bureau au grand complet la semaine dernière et rejeté à la majorité. Cette deuxième convocation pose donc une question. Mais il n’y a aucun problème de légalité, assure Mohamed Daoud, le ministre en charge des Relations avec les institutions. « C'est légal, c'est normal. Il ne faut pas oublier qu'il y a une enquête en cours. La vérité doit être établie pour que l'opinion le sache. D'ailleurs, je salue cette initiative du procureur de la République d'avoir redemandé que le bureau de l'Assemblée se réunisse à nouveau. Aujourd'hui, l'opposition demande que l'immunité ne soit pas levée pour ces parlementaires qui sont cités dans ces affaires. Quelque part, il y a des questions à se poser. » Les trois députés concernés disent se tenir à la disposition de la justice. © RFI
Plus récente Plus ancienne